Après la guerre atroce, le Soudan du Sud en proie à une épidémie de choléra et à une insécurité alimentaire

Afriquinfos
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Une situation imputable aux récents conflits qui ont opposé le camp de l’ex-Vice-président Riek Machar et celui de Salva Kiir, le Président sud-soudanais. Depuis quelques semaines à Juba, la capitale, non seulement les denrées alimentaires se font rare, mais aussi leurs prix flambent.

Selon le PAM, le fuel a augmenté de 70 à 80%. De même, les prix  des légumes dans les marchés de Juba, la capitale, ont flambé de 45 à 80%, c’est-à-dire, ils reviennent plus cher qu’en situation normale. Le rapport fait également remarquer que les prix afférents aux frais maritimes (la plupart des importations transitent par Juba) pourront connaître d’éventuelles hausses à cause du risque élevé des actes de violences et de braquages sur les routes.

Même si le Programme alimentaire mondial note que sur le marché de Konyo-Konyo (situé à Juba) la situation semble se décanter, l’organisation craint le pire, si rien n’est fait  dans les trois (03) mois à venir. Elle estime que le stock de nourritures disponibles ne pourra nourrir la population au plus trois (03) mois.

Craintes justifiées

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L’inquiétude du PAM concerne le choléra aussi. «Le Soudan du Sud est un pays endémique pour le choléra (…) il y a déjà eu des épidémies les deux dernières années. Souvent, les premiers cas sont rapportés avec la saison des pluies. C’est une maladie hautement contagieuse et qui est liée à un accès à l’eau. Maintenant, avec les violences qui ont eu lieu il y a quelques semaines, il y a beaucoup de déplacements de populations. Et comme elles bougent, le choléra se propage beaucoup plus facilement», a relevé Stéphanie Rénion, chef de mission à «Médecins sans frontières» (MSF).

L’ONG a déjà détecté 500 à 600 cas de malades de choléra. Ce qui fait craindre une contagion par propagation de l’épidémie. Depuis la signature de l’accord de paix signé en août 2015 entre Salva Kiir et Riek Machar, le Soudan du Sud n’a jamais connu la stabilité.

Le point d’orgue de cette instabilité a été les violents combats qui ont éclaté le 08 juillet dernier. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies, les affrontements ont fait 45.000 déplacés vers l’Ouganda. L’Organisation des Nations unies a relevé de son côté plus de 120 cas de viols à Juba lors des récents combats.

Anani   GALLEY