Algérie: hausse des dépenses sociales et des taxes au menu du budget 2018

Afriquinfos
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Alger (© Afriquinfos 2017)- La loi de Finances 2018 votée dimanche en Algérie prévoit une augmentation des dépenses sociales malgré la baisse des recettes due à la chute des prix du brut, que des créations ou hausses de taxes visent à compenser.

Les députés algériens ont par ailleurs confirmé le rejet de la création d’un impôt sur la fortune, proposée par le gouvernement. La Commission des Finances de l’Assemblée nationale avait argué de difficultés d’application et de craintes d’une fuite de capitaux vers le secteur informel ou l’étranger.

L’Algérie subit de plein fouet depuis 2014 la chute des prix du brut, qui assure 95% de ses recettes extérieures, faisant fondre ses revenus budgétaires et ses réserves de changes.

Mais la loi de Finances budgète une hausse de 7,9% des dépenses liées au généreux système social (subvention de nombreux produits de base, aides aux logements, éducation et soins gratuits). Une réforme des divers « transferts sociaux » avait pourtant été envisagée plus tôt dans l’année.

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Ces dépenses sociales représenteront en 2018 quelque 12,8 milliards d’euros soit 8,4% du PIB et environ 20% des dépenses de l’État, estimées à 62,8 milliards d’euros.

Cette hausse vise à pallier l’augmentation sur les marchés des prix de produits importés subventionnés, a indiqué à l’AFP l’économiste Abderrahmane Mebtoul qui fut, entre 2013 et 2016, conseiller du Premier ministre de l’époque.

« La Loi de Finances 2018 a fait un équilibre entre la chute des recettes (issues) des hydrocarbures et un souci de cohésion sociale à la veille de la présidentielle de 2019 », a expliqué M. Metboul.

« Il n’y aura pas de mesures de réformes structurelles avant 2019. Le politique prime sur l’économique à la veille d’échéances électorales et ce n’est pas propre à l’Algérie », a-t-il ajouté, estimant que le maintien de ce système de « transferts sociaux » au-delà de cette échéance dépendrait des rentrées pétrolières.

V.A