Sahel, France, Sahara Occidental: Le Président Tebboune a fixé le cap de l’Algérie dans une grande interview

Afriquinfos Editeur
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Alger (© 2021 Afriquinfos) – Abdelmajid Tebboune, le Chef de l’Etat algérien, a dans une interview parue jeudi dernier, fait l’état des lieux de sa gouvernance mais aussi les relations et les interactions qu’entretient son pays avec ses voisins tels le Maroc avec lequel il est opposé sur la question du Sahara Occidental. Ou encore la région du Sahel et l’insécurité qui y prévaut et les rapports avec la France, l’ancienne puissance coloniale qui peine toujours à reconnaitre les crimes commis par son armée durant la colonisation en Algérie.      

L’Algérie ne déploiera pas ses troupes dans la région du Sahel. Cette position d’Albelmajid Tebboune déjà exprimée à maintes reprises demeure inchangée. Alger n’en surveille pas moins avec la plus grande attention l’évolution de la situation sécuritaire dans cette région et fait déjà savoir qu’il ne laisser pas y prospérer les groupes terroristes. Albelmajid Tebboune estime que les Accords d’Alger conclus en 2015 pourraient toujours servir de porte de sortie à cette crise.

Sur la question de la reconnaissance par la France des faits survenus lors de la colonisation, le Président algérien estime qu’il est plus que jamais l’heure de la repentance. Les actes symboliques posées ces derniers mois par le président français Emmanuel Macron augure d’une issue positive pour les deux parties : «Macron a toute mon estime. C’est le plus éclairé d’entre tous. Les autres présidents avaient tous une histoire avec l’Algérie», a toutefois estimé le chef de l’État algérien.

«Si nous n’arrivons pas à jeter des passerelles solides entre les deux pays sous la présidence Macron, cela ne se fera jamais et nos pays garderont toujours une haine mutuelle», a-t-il averti, relevant que «reconnaître, c’est une forme de repentance».

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Les relations conflictuelles avec le Maroc notamment sur la question du Sahara occidental a également été abordée lors de cet entretien. Pour Abdelmajid Tebboune c’est le royaume chérifien qui est à blâmer car refusant de respecter le droit international et la volonté d’autodétermination sahraouie : «Le Maroc a toujours été l’agresseur», affirme-t-il, estimant que l’Algérie ne pouvait «ouvrir ses frontières avec un pays qui l’agresse quotidiennement».

Pour ce qui est de l’Hirak, le mouvement de contestation populaire qui secoue le pays depuis plusieurs mois, Abdelmajid Tebboune estime qu’il a perdu de son essence «Aujourd’hui, dans ce qui reste du Hirak, on trouve de tout, il y en a qui crient Etat islamique! et d’autres qui scandent pas d’islam ! Les manifestants expriment peut-être une colère, mais ce n’est pas le Hirak originel. C’est très hétéroclite». Alors que plus de 200 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon les organisations de défense des droits de l’Homme, le président algérien opte pour la fermeté :  «Je pense que tout Algérien a le droit de s’exprimer, mais je refuse le diktat d’une minorité».

Boniface T.