Togo : Des militants du CST libérés dans un contexte de consultations pour un nouveau gouvernement

"Compte tenu de l'évolution du dossier, le juge d'instruction a jugé que le maintien en détention des inculpés n'est plus indispensable pour la suite de la procédure", dit un communiqué du procureur de la République.

Le juge "a par conséquent ordonné, le 14 juillet, la mise en liberté provisoire de toutes les personnes encore détenues", a-t- il précisé.

Quelque 53 personnes avaient été interpellées à la suite des échauffourées avec les forces de l'ordre et des actes de vandalisme lors des marches suivies de sit-in qui avaient mobilisé des milliers de manifestants les 12, 13 et 14 juin derniers à l' appel du CST, à Lomé, capitale togolaise.

Les manifestations avaient paralysé la capitale et les dommages d'acte de vandalisme avaient été estimés à environ 200 millions de francs Cfa (environ 3.800 USD) par les autorités togolaises.

Le CST réclame, de ce fait, de meilleures conditions pour les élections législatives prévues avant la fin de l'année, l' annulation de nouvelles dispositions adoptées par l'Assemblée nationale sur le code électoral et du nouveau découpage électoral portant de 81 à 91 le nombre des députés ainsi que le retour à la constitution de 1992 qu'il juge consensuel.

Face à cette crise, le gouvernement a dû appeler, le 28 juin, le CST au dialogue inscrit dans une logique du chef de l'Etat de " démontrer une fois encore, sa volonté de maintenir le dialogue en toutes circonstances avec les acteurs politiques et sociaux" du pays.

Les autorités togolaises avaient indiqué qu'il s'était agi également de "rechercher le consensus sur tous les sujets d' intérêt national et de maintenir le climat de paix sans lequel tous les efforts entrepris pour la reconstruction de notre pays n' auraient pas de résultats".

Le CST a décliné l'invitation et a posé comme préalables à sa participation au dialogue la libération sans condition de toutes les personnes interpellées, la restitution des matériels de sonorisation et autres saisis par les forces de l'ordre lors des manifestations ainsi que l'organisation sans répression de nouvelles manifestations en lieu et place des précédentes perturbées.

Le chef de l'Etat togolais Faure Gnassingbé a entamé, samedi, une série de consultation avec les partis politiques en vue de former un nouveau gouvernement après la démission du Premier ministre Gilbert Houngbo et de son gouvernement mercredi dernier.

Trois formations politiques de l'opposition, le Comité d'action pour le renouveau (CAR), la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et la Convergence patriotique panafricaine (CPP) ont déjà rencontré le chef de l'Etat dans cette perspective.

Selon la présidence de la République, les discussions ont porté essentiellement sur les sujets qui sont au coeur de la vie politique notamment la formation d'un nouveau gouvernement et les moyens d'assurer un processus consensuel et apaisé pour les prochaines élections législatives et locales.

Les échanges se sont déroulés dans une "ambiance empreinte de franchise, de sérénité et d'écoute mutuel", et les trois formations politiques ont convenu avec le Président togolais de la "nécessité de poursuivre les échanges de vues afin de parvenir à une approche concertée" pour la gestion des défis auxquels le Togo est confronté.

Le CST a d’ores et déjà donné sa position en rejetant l'entrée dans un nouveau quelconque gouvernement.

L'Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, ancien candidat challenger à la présidentielle de mars 2010 pour l'Union des force de changement (UFC) avec laquelle il est entré en dissidence, aujourd'hui membre du CST, a en conséquence décliné l'invitation.

Pour mémoire, au sein du Collectif sauvons le Togo (CST) figurent, entre autres, l'ANC et l'Organisation pour bâtir un Togo solidaire (OBUTS) de l'ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo.
 

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