Des centaines de "locataires" des deux sexes de la prison civile de Lomé ont été égayés par l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Togo. Elle leur a non seulement apporté du baume au cœur en ce jour de la célébration de la nouvelle année 2013 à travers une chatoyante balade musicale, mais aussi leur a également offert des lots de pains de savon.
« Cette démarche singulière constitue un symbole fort pour notre représentation diplomatique parce que la construction de la prison civile de Lomé relève d’une œuvre architecturale allemande », a relevé Joseph Albert Weiss, ambassadeur allemand auprès de la République togolaise. Et de rajouter : « Il est important de penser aux prisonniers, de leur apporter de l’attention et surtout un message d’espoir le jour de l’an (…) L’amélioration des conditions carcérales au Togo est au cœur des préoccupations de l’Union européenne représentée en terre togolaise ». Une lecture humaniste de la vie des détenus partagée aussi par l’artiste togolais vivant pleinement de son art à Düsseldorf (en Allemagne) depuis quinze ans, Joe Kiki.
C’est le chef de la mission diplomatique du pays de Goethe au Togo qui a en personne ouvert le bal de morceaux musicaux servis aux pensionnaires de la maison d’arrêt précitée, à travers l’interprétation de deux airs populaires de son pays d’origine. Deux odes à la liberté accompagnées par une habile prestation de violoncelle du diplomate allemand ! L’artiste musicien togolais résidant en Allemagne, Joe Kiki, reprendra ensuite le relais en menant l’auditoire carcéral à revisiter sur fond de reggae, de rock et de variétés africaines, des chansons phares qui ont bâti sa réputation musicale. Joe Kiki n’a pas hésité en outre à faire recours au célèbre « 1er Gaou » de Magic System pour replonger son public du jour dans de vieux souvenirs. Le chanteur-musicien Kiki a insisté dans l’exécution de ses titres sur des métaphores relatives à la solitude de la détention. Ce fut le cas des morceaux « Miwonovi », de son célèbre « N’go n’go », de « Loula », d’un medley de chansons populaires du Sud-Togo sur fond de gospel ; sans compter un clin d’œil à Bella Bellow via le célébrissime « Denyigba».
Construite initialement pour 600 personnes, la prison civile de Lomé accueille actuellement au moins 2.000 détenus.
Afriquinfos