Sensibilisation des populations sur les maladies hivernales

Au mois de juillet dernier, le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips) a organisé, par le biais d’une caravane de sensibilisation, une campagne de prévention des maladies liées à l’eau. Dans la même foulée, et histoire d’assurer une continuité, ledit service a mené une deuxième campagne de sensibilisation axée cette fois-ci  sur les maladies hivernales.

D’après son directeur, le SNEIPS cherche, à travers cette campagne étendue à toutes les régions du pays, à se rapprocher des populations pour les amener à adopter des comportements favorables à la santé surtout en prévenant les infections comme le choléra, les maladies diarrhéiques. Il s’agissait enfin à travers cette opération de désinfecter certains endroits favorables au développement des gîtes larvaires.

Affiche du SNEIPS, © Facebook
Affiche du SNEIPS, © Facebook

L’hivernage offre un terrain fertile aux microbes et parasites, responsables de beaucoup de maladies infectieuses. En effet, l’éclosion des moustiques et le développement de gîtes larvaires sur les flaques d’eau stagnantes sont favorables à la propagation de certaines maladies comme le paludisme, la grippe, les  diarrhées et autres infections dermatologiques.

Ces maladies hivernales sont, en particulier, infectieuses. Leur recrudescence notée avec l’installation des pluies s’explique, le plus souvent, par un défaut d’hygiène et d’assainissement. En effet, beaucoup de ces maladies ont pour causes des problèmes liés à l’insalubrité de l’environnement des lieux d’habitation et des conditions de vie des personnes.

Les enfants en bas âge et les adultes vivant dans des conditions de salubrité précaires en sont souvent les principales victimes. Les eaux de pluies associées à l’insalubrité publique renforcée par un manque d’assainissement durant la période hivernale, les canaux à ciel ouvert, et les ordures… tout cela favorise un bouillon de cultures microbiennes  favorisant l’apparition de ces maladies.  Il s'y ajoute que la forte canicule, en ces périodes, pose d’énormes difficultés à l’organisme humain, de sorte que beaucoup de maladies en veille apparaissent de manière soudaine. C’est le cas de la grippe et des maladies parfois chroniques non transmissibles comme l’hypertension artérielle et les diabètes.

Dans le lot des maladies hivernales, figurent aussi celles dites « des mains sales » à savoir les maladies diarrhéiques et dermatologiques, fréquentes chez les enfants. Ce sont des syndromes dysentériques, avec des diarrhées profuses, liquidiennes. Elles sont le plus souvent associées à des syndromes infectieux telles les infections intestinales comme c’est le cas avec la fièvre typhoïde favorisée par les parasitoses et les germes dans les eaux de pluies.

Affiche du SNEIPS, © Facebook
Affiche du SNEIPS, © Facebook

Par ailleurs, les conditions d’hygiène à Dakar complètent le décor avec les pathologies dermatologiques comme la gale. Cette maladie de la peau touche surtout les enfants qui sont le plus exposés aux eaux de pluies. Le dénominateur commun de toutes ces calamités serait le manque d’assainissement surtout en cette période d’hivernage. D’où la nécessité d’une éducation sur les mesures élémentaires de santé à respecter par les populations.

« La prévention est un élément important et stratégique quand on parle de santé publique. Je peux vous dire que tous les services sanitaires seront mobilisés cette année encore pour mener à bien cette campagne de lutte contre les maladies hivernales», avait annoncé le ministre de la Santé et l’Action sociale, Pr Eva Marie Coll Seck, lors du lancement de la campagne nationale de prévention des maladies hivernales.

Pour ce faire, les services du ministère de la Santé, afin de soulager les populations contre ce fléau, ont adopté un plan d’actions départemental de prévention des maladies diarrhéiques et du paludisme qui comporte 5 axes stratégiques. Il s’agit de  la formation de 120 relais sur les méthodes et techniques de prévention, le plaidoyer en direction de 570 leaders par le biais de l’organisation de forums dans les 19 communes d’arrondissement de Dakar, l’organisation d’une campagne de sensibilisation ciblant 45.000 personnes vivant dans les ménages, l’organisation de la lutte anti-vectorielle et enfin, l’organisation d’une campagne de sensibilisation des élèves et talibés.

Le préfet de Dakar, M. Alioune Badara Diop, a, à  cette occasion, annoncé le lancement « très prochain » d’un plan d’action permettant de mener, sur l’ensemble du territoire, notamment à Dakar, des actions de prévention de ces maladies hivernales. Un plan d’actions qui, d’après toujours M. Diop, sera exécuté avec la collaboration des services d’hygiène et du Service national d’éducation et d’information pour la santé (Sneips). Le chef de l’exécutif départemental a en tout cas promis de veiller à ce que tous les aliments qui seront exposés au soleil, sans mesure d’hygiène, soient confisqués et leurs propriétaires, verbalisés par les services compétents.

Le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips),  pour mettre en œuvre ce plan d’actions, à commencé la lutte contre ces maladies hivernales. D’ailleurs, une caravane sensibilisant les populations sur l’hygiène de vie s’est rendue, ce vendredi, aux Parcelles Assainies.Une occasion pour le préfet de Dakar, Alioune Badara Diop, d’expliquer que cette campagne permet de se rapprocher davantage des populations et de participer activement à la lutte contre les maladies liées à l’hivernage.

Profitant de l’occasion, ledirecteur du Servicenational de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), le docteur Aloyse Waly Diouf,a demandé aux populations d’adopter des comportements de nature à éviter les maladies hivernales. « C’est un appel à la conscientisation et aux bonnes pratiques que nous lançons aux populations, par cette démarche de proximité qui étaye notre plan d’action d’hivernage et consiste à nous rapprocher des populations, en leur livrant des messages favorables à de bons comportements. La démarche de proximité facilite la compréhension des populations et  nous permet de nous entretenir avec elles pour leur livrer le bon message en matière d’hygiène et de santé », a expliqué le Dr Diouf. Il a profité de l’occasion pour exhorter les populations à faire preuve de plus de civisme « en ne jetant plus les ordures dans la rue et en se gardant de boucher les canalisations ou voler les couvercles d’égouts ».

Selon le patron du Sneips, « la campagne  vise aussi à sensibiliser les populations sur la nécessité de respecter les règles d’hygiène corporelle et environnementale afin d’éviter les dermatoses,  dormir sous moustiquaire imprégnée pour se protéger du paludisme, consommer des aliments propres, réchauffés et protégés contre les mouches, javelliser l’eau de boisson pour se protéger contre les maladies diarrhéiques, le choléra, etc. ».

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le professeur Eva Marie Coll Seck, n’a pas dit autre chose en estimant qu’«  il faut que les gens utilisent toutes les règles d’hygiène. En étant propre, on règle beaucoup de problèmes et on évite beaucoup de maladies. Et pour éliminer le paludisme, il n’y a pas mieux que l’utilisation des moustiquaires imprégnées ».

Affiche du SNEIPS, © Facebook
Affiche du SNEIPS, © Facebook

C’est que l’hivernage, en plus des inondations qui causent tant de dégâts, est aussi une période propice à l’éclosion de toutes sortes de maladies. En 2005, par exemple, 31 719 cas de maladies ont été enregistrés dont 458 décès ; en 2006, 365 cas recensés dont 09 décès ; en 2007, 3381 cas notés avec 14 décès et en 2008, 1250 cas dont 15 décès. La résolution de ces problèmes de santé, selon le Pr Eva Marie Coll Seck, « passera nécessairement par la promotion et l’adoption par les populations de bonnes pratiques d’hygiène ». D’où la nécessité d’une sensibilisation sans relâche.

Maïmouna Faye

Le Témoin, hebdomadaire sénégalais
Édition N° 1135 ( AOÛT  2013)

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