Sénégal: Sonko condamné mais reste en course pour la présidentielle de 2024

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2023 Afriquinfos)-  L’opposant Ousmane Sonko a été condamné ce jeudi 30 mars 2023, à une peine de deux mois avec sursis et le versement de 200 millions francs CFA  (333 mille Dollars US) de dommages et intérêts, à la suite d’une plainte déposée par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Toutefois le verdict prononcé, ne met pas en jeu la candidature à la présidentielle de 2024 du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) qui n’a pas assisté au procès.

Après plusieurs reports, le procès s’est finalement déroulé ce 30 mars 2023, en l’absence de M. Sonko.

Dans son réquisitoire, le procureur avait chargé l’opposant et demandé une condamnation de deux ans de prison dont une ferme à son encontre. Pour ce genre d’affaires, le retrait des listes électorales concerne “ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis” (Art 29 du code électoral).

Selon Mes Bamba Cissé et Cheikh Khoureyssi Ba, deux avocats de l’opposant et maire de Ziguinchor, cette peine préserve son éligibilité pour la présidentielle de 2024. Ils ont  notamment dénoncé une violation des droits de la défense, avec la suspension d’un des leurs par l’ordre des avocats et le refoulement, la nuit dernière, de l’avocat français Me Juan Branco à l’aéroport de Dakar. Aucun motif officiel n’a été avancé à ce stade.

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Les avocats ont aussi quitté la salle après leur tentative de suspension de l’audience en invoquant le certificat médical de leur client. Ils n’ont donc pu plaider lors de l’audience qui aura duré moins de quatre heures de temps.

Arrivé 3ème à la présidentielle de 2019 avec 15% des voix, le leader des Pastef et ses collaborateurs de la coalition Yewwi Askan Wi avaient affirmé que ce procès ne visait qu’à écarter Sonko de la présidentielle de 2024.

Mame Mbaye Niang, actuel ministre du Tourisme et des loisirs reproche à l’opposant Sonko d’avoir affirmé détenir un rapport de l’inspection générale des finances (IGF) l’ayant épinglé sur une affaire de 29 milliards francs (48 millions de dollars) dans le cadre de la gestion du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).

Pour les avocats de Mame Mbaye Niang, le jugement est une «victoire». Et c’est aussi une «décision mesurée».

Ousmane Sonko, 48 ans, devait répondre de diffamation, injures et faux contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang au cours de ce procès sous haute tension, dans une capitale quadrillée par les policiers et les gendarmes. Dakar a tourné au ralenti, avec commerces et écoles fermées, transports suspendus, ou encore interdiction de circuler pour les motos par crainte de troubles.

«J’appelle toutes les couches sociales, jeunes hommes et femmes à rester debout. C’est notre dignité qui se joue ! Macky Sall ne réussira jamais à isoler Pastef, parce qu’il n’a pas affaire avec Pastef. Il a plutôt affaire avec toute l’opposition sénégalaise et tout le peuple sénégalais qui se dressent ensemble contre sa 3e candidature et pour la souveraineté nationale. Nous maintenons notre Plan d’action. Les 29, 30 mars et 3 avril, nous manifesterons sur tout le territoire national. C’est notre droit. Et Macky Sall n’a pas les capacités de nous en empêcher », écrivait l’opposant sur sa page twitter ce 29 mars.

Une autre procédure judiciaire vise Ousmane Sonko pour des accusations de viols. Aucune date n’a été fixée pour un procès dans ce dossier.

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