Retour de L. Zinsou au Bénin pour un vernissage: Dr Kountche relativise et critique

Afriquinfos Editeur
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Cotonou (© 2022 Afriquinfos)- Beaucoup ont salué et mis sur le compte du réchauffement de la situation politique, la présence le week-end écoulé à Cotonou, de l’ancien Premier Ministre Lionel Zinsou aux côtés du Président béninois, Patrice Talon. C’était à l’occasion du vernissage des 26 œuvres d’art restituées par la France au Bénin. Dr Komi Kountché ancien collaborateur et ministre des Finances sous Lionel Zinsou, ne voit pas ce rapprochement d’un bon œil et le considère comme un non-évènement.

Il ne fait pas bon d’être opposant ces dernières années au Bénin. Nombre d’entre eux ont eu maille à partie avec la justice et se sont vus condamner pour diverses charges allant du trafic de drogue au terrorisme en passant par les crimes économiques. Parmi eux Lionel Zinsou, ancien Premier Ministre sous Yayi Boni et candidat à la présidentielle de 2016. Reconnu coupable en appel en 2020 de «dépassement de frais de campagne électorale», il avait écopé de quatre ans d’inéligibilité et cinq millions de francs CFA d’amende. Depuis il n’avait plus été vu au Bénin. Sa présence à Cotonou le samedi dernier en a surpris plus d’un parmi lesquels Komi Kountché, opposant béninois, ancien Ministre des Finances dans le Gouvernement Lionel Zinsou, lui aussi condamné et en exil.

«Pour moi et pour la majorité des Béninois, Lionel Zinsou est un objet volant non identifiable dans la vie politique béninoise. Donc, tous ces faits que vous citez sont des non-évènements. Lionel Zinsou aurait pu être le chef charismatique de l’opposition. Mais depuis qu’il est parti, il n’a plus jamais fait signe. Nous ne l’avons jamais vu dans un combat de l’opposition et ce qu’il vient de se passer n’est pas quelque chose d’important», soutient-il .

Pour Komi Kountché, la présence de Lionel Zinsou à Cotonou ou encore la rencontre entre Yayi Boni et Patrice Talon en septembre 2021 à son retour d’exil a été évoqué, sont loin d’être des signes d’une décrispation de la situation politique au Bénin: «Le président Boni Yayi, aujourd’hui, qu’il fasse une démarche dans ce sens-là, c’est à saluer. Mais, depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ? Rien n’a changé. Vous avez vu que Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de prison, ce qui constitue le tarif normal pour les opposants dans la sous-région. Ils sont tous pour la plupart en France ou en prison et rien n’a véritablement changé».

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Celui qui vit aujourd’hui aux Etats-Unis et dirige « S’engager pour le Bénin » estime que la classe dirigeante actuellement au Bénin gagnerait à lutter efficacement contre le terrorisme que d’en accuser des opposants : «Joël Aïvo qui a eu 10 ans, il a eu la moitié du tarif. Tout ce monde-là pour des questions de terrorisme, alors que le vrai terrorisme est en train d’apparaître aujourd’hui et que les militaires n’ont même pas le moindre armement pour pouvoir se battre, alors que le président a passé des milliards de contrats militaires avec la Chine qu’il utilise pour se bunkériser à Cotonou», a déclaré Komi Kountché.

S. B.