Référendum au Mali : la date du vote repoussée

Afriquinfos
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Référendum au Mali : la date du vote repoussée

Bamako (© Afriquinfos 2017)- Prévu pour se tenir le dimanche 9 juillet prochain, le référendum constitutionnel a été repoussé sine die. Telle est la décision prise le mercredi 21 juin en Conseil des ministres présidé par le président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK).

Il ressort du compte rendu du conseil des ministres de ce mercredi que le gouvernement « a décidé du report à une date ultérieure du référendum, initialement prévu pour le 9 juillet 2017 ».

Si aucune raison de ce report n’a été donnée par l’exécutif malien, l’on sait que plusieurs raisons ont conduit au report de cette révision très critiquée au sein de la société civile malienne et de l’opposition. La première est la forte mobilisation des opposants. Une mobilisation qui a drainé, le samedi 17 juin, plusieurs milliers de personnes dans les rues de Bamako au cri de « Non à la révision de la Constitution ». Les détracteurs du texte proposé considèrent notamment que la réforme conduirait à un renforcement déséquilibré des pouvoirs du président.

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L’autre critique portée par les opposants à la réforme constitutionnelle se rapporte à la difficulté, voire l’impossibilité d’organiser le scrutin dans certaines régions du pays en raison de l’insécurité qui y règne.

Selon Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie et chef de file de l’opposition, la «Constitution actuelle stipule qu’un référendum ne peut être organisé s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire, or cela est aujourd’hui le cas dans plusieurs zones du pays ».

Des critiques qui, toutes, figurent dans l’argumentaire d’une requête déposée le 16 juin dernier devant la Cour constitutionnelle. Les députés qui ont formulé la requête jugent que le texte constitue un « grave recul par rapport aux acquis démocratiques du peuple malien » et demandent que la loi qui devait être soumise à référendum soit déclarée « inconstitutionnelle ».

Pour les thuriféraires du projet de révision constitutionnelle, au contraire, la réforme n’a que trop tardé. Une nécessaire évolution institutionnelle renforcée par la situation du pays. Selon les promoteurs de la révision constitutionnelle proposée, celle-ci est en effet censée permettre d’accélérer l’application de l’accord de paix dans le Nord du Mali, notamment grâce au rôle accru qui serait confié aux collectivités territoriales.

Vignikpo Akpéné