Procès du gouvernement Compaoré: les avocats de la défense claquent la porte

Afriquinfos
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Ouagadougou (© Afriquinfos 2017)- La quinzaine d’avocats défendant les 34 ministres du dernier gouvernement du président burkinabè Blaise Compaoré lors de leur procès devant la Haute cour de justice (HCJ) pour leur implication présumée dans la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014, ont quitté le tribunal lundi.

En quittant le tribunal, ils entendent protester contre la décision de la Haute-cour de justice, de passer outre les exceptions d’inconstitutionnalité, soulevées un peu plus tôt par elle. «Nous sommes des auxiliaires de justice, nous ne pouvons pas rester pour suivre le reste de ce procès, sachant que nous ne pouvons pas cautionner ce qui vient d’être fait. (…) Nous avons accompli notre mandat. Nous pensons que c’est à votre juridiction d’expliquer au peuple pourquoi nous sommes partis», a expliqué Me Antoinette Ouédraogo, quelques instants après le refus du Tribunal de prendre en compte les exceptions d’inconstitutionnalité, soulevées par son collectif. «Nous ne pouvons pas nous reconnaître dans cette justice qui méprise la Constitution, les textes internationaux et les droits de la défense », a ajouté Me Ouédraogo.

Selon ces avocats, la Haute cour de justice est inconstitutionnelle pour deux raison principales. Il y a d’abord l’impossibilité de faire appel des verdicts de cette cour (absence du double degré de juridiction). Ensuite, les lois portant composition et fonctionnement de la HCJ ont été adoptées en juin 2015, alors que les membres du gouvernement Tiao III sont poursuivis pour des actes supposés commis en octobre 2014.  Enfin, Me Traoré, avocat de l’un des prévenus, a qualifié de «monstruosité»,  le fait de poursuivre ses clients devant un tribunal correctionnel pour des faits criminels.

«Avec une juridiction qui ne respecte pas le droit, je ne peux pas faire de projections. Ça aurait été une juridiction normale, qui statuait normalement, qui respectait le droit normalement, je vous aurais dit qu’on sait ce qui va arriver», a martelé Me Antoinette Ouédraogo.

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En rappel, les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré sont poursuivis pour leurs responsabilités présumées dans la répression sanglante de l’insurrection populaire d’octobre 2014, ayant provoqué la démission de Blaise Compaoré au bout de 27 ans de gestion.

I.N