Présidentielle 2020 au Faso: Parcours et ambitions de Yéli Monique Kam, unique femme en lice

Afriquinfos Editeur
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Ouagadougou (© 2020 Afriquinfos)- Seule femme sur la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso, Yéli Monique Kam s’est révélée au public le 18 août 2020 à Ouagadougou, lors de son investiture comme candidate du MRB (Mouvement pour la renaissance du Burkina) dont elle est la génitrice et présidente. 

 Yéli Monique Kam, 47 ans, est chef d’entreprise, mariée et mère de cinq enfants. Celle qu’on surnomme «la Yennega de l’Education», a placé l’Education au centre de son programme de société. Elle ambitionne faire de l’éducation une clé stratégique pour le développement du Burkina Faso.  L’unique femme candidate à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 a décidé de mettre de côté son statut de chef d’entreprise pour briguer la magistrature suprême. 

Celle qu’on surnomme aussi «l’amazone» a fait son entrée dans l’univers politique en 2010, quand elle s’est engagée avec l’ex-parti au pouvoir, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès). En 2012, elle crée le MEB (Mouvement éducatif du Burkina) pour promouvoir le développement par l’éducation. 

A la création du MPP (Mouvement du peuple et pour le progrès (MPP, actuel parti au pouvoir), Monique Kam rejoignit ledit parti avec un objectif : obtenir un poste électif. Une ambition qui sera contrariée. Elle prend ainsi la résolution en août 2020 de transformer le MEB en MRB (Mouvement pour la renaissance du Burkina), le parti dont elle est la présidente et porte les couleurs à la présidentielle du 22 novembre. 

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 Mettre fin à «l’école coloniale» 

 Monique Yéli Kam a fait de son cheval de bataille la réforme du système éducatif. Elle juge cette réforme nécessaire car selon elle, «l’école coloniale» était destinée à former des fonctionnaires. «Nous poussons les jeunes à entreprendre alors qu’ils n’ont jamais appris à l’école à créer de la richesse», critique, indignée, cette ancienne étudiante de l’Institut burkinabè des arts et métiers (IBAM). 

«Nous nous sommes inspirés de Yennenga dans le domaine de l’éducation pour dire qu’une femme est capable d’avoir de la vision, d’avoir une bonne conscience et d’apporter sa pierre à l’édification de la nation», explique-t-elle, l’air déterminé. 

Quant au défi de la réconciliation et de la lutte contre le terrorisme au Faso, Monique Yéli Kam (titulaire d’un master en option Stratégie et marketing) propose la mise en place d’une Chambre des sages de 100 personnes constituée de leaders religieux sur le principe d’une justice transitionnelle «pour apaiser les cœurs». Bien que peu connue dans la sphère politique burkinabè, celle qui se décrit comme «audacieuse» n’est pas pour autant une novice. 

 Entreprenante et créatrice d’emplois 

 La jeune femme s’est lancée ans l’aventure entrepreneuriale en mettant sur pied la société SAGER, qui propose des solutions en assurance et en gestion des risques.A ce jour, Mme Kam est créatrice de près de 100 emplois permanents et temporaires. Elle a également eu à encadrer plus de 200 stagiaires. Une performance qui lui a valu en 2014 le trophée du «Programme spécial de création d’emplois-jeunes et femmes (PSCE)». 

Aînée d’une famille de 8 enfants, l’amazone dit n’être pas effrayée par les autres candidats, tous des hommes : «Je ne vois pas devant moi des hommes. Je vois devant moi des candidats qui ont une offre politique. Moi aussi, je suis une candidate avec une offre politique. Je suis convaincue que mon projet de société est le meilleure». Monique Yéli Kam se dit en outre armée pour devenir la première femme Présidente du Burkina Faso.  

Pour le scrutin du 22 novembre 2020, elle affrontera 12 autres candidats dont des poids lourds comme l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition ou encore Yacouba Isaac Zida, ex-Premier ministre de la Transition, en exil au Canada. 

 Innocente Nice