Portrait de l’ivoirienne Espérance Broalet : première femme agrégée en anatomie et neurochirurgie du CAMES

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2020 Afriquinfos)-A l’âge de 51 ans, l’Ivoirienne Espérance Broalet vient d’être agrégée en anatomie et en neurochirurgie, des sciences médicales complexes. Elle devient la première femme à obtenir ce précieux sésame au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).

D’après le site d’information APA qui La Côte d’Ivoire regorge 14 neurochirurgiens, mais le professeur Espérance Braolet est l’unique femme agrégée en neurochirurgie au niveau du CAMES, un diplôme qu’elle a décroché depuis 2016.

C’est en 2018, qu’une Sénégalaise lui emboîte le pas en s’arrogeant l’agrégation en neurochirurgie, devenant la deuxième femme en Afrique de l’Ouest à se hisser au sommet de cette science médicale délicate, mais exaltante.

Son doctorat d’Etat en médecine, Espérance le passe à l’Université Picardie Jules Verne, université technologique de Compiègne, en France, en 1997. Et ce, après l’obtention d’un certificat de physiologie neurosensorielle, en 1996, à la faculté de médecine Amiens (France) puis, une année plus tard, une maîtrise des sciences biologiques et médicales à l’Université de Cocody, à Abidjan.

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Son secret de réussite, c’est « travailler et avoir l’amour de ce que l’on fait jusqu’à la hantise du travail bien fait », tout en croyant en soi et qu’on peut y arriver, toujours aller au bout de ce qu’on recherche, dans la rigueur de ses choix. A côté de cela, elle pense que confier ses projets à Dieu est une soupape de sûreté.

Après le doctorat en médecine, elle fait un diplôme d’étude approfondie de génie biomédical à l’Université de Cocody, à Abidjan, en 2006. Cette même année, Espérance Broalet ajoute à ses parchemins un certificat d’étude spéciale de neurochirurgie.

Huit ans plus tard, le professeur Espérance Braolet, forgée à la pédagogie universitaire (depuis 1998) obtient un certificat d’études spéciales de neurologie, en 2014, à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, avant de faire sa thèse unique.

A l’Université Picardie Jules Verne, elle ajoute à son coffre intellectuel une attestation universitaire d’enseignement complémentaire de formateur en simulation en sciences de la santé, en 2019, pendant qu’elle assure les cours à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké comme maître de conférence agrégé.

Cette stature est un rêve d’enfance qui arrive à son sommet. Déjà en classe de CE1/CE2, Espérance Broalet jouait le rôle de médecin en administrant des soins à ses frères. Cet instinct médical vient aussi de sa mère qui fut assistante sociale dans le milieu médical.

« En classe de terminale, je voulais faire la pharmacie parce que lors des journées carrière, il est ressorti que c’est en pharmacie qu’on brasse assez d’argents ; donc, j’ai demandé la filière pharmacie en premier » mais elle est orientée en médecine, confie Espérance.

Restée longtemps la seule neurochirurgienne dans la sous-région, professeur Espérance Broalet, arbore cette fierté. Humble et courtoise, elle veut aussi voir les siennes porter le flambeau dans cette discipline. Aujourd’hui, trois Ivoiriennes neurochirurgiennes sont en formation.

A 18 ans, elle décroche le BAC C, un baccalauréat scientifique, au Lycée jeune fille de Yamoussoukro, un établissement d’excellence qui accueille les majors des écoles ivoiriennes, devenu aujourd’hui Mami Feteh. Et ce, après l’école primaire à Korhogo (Nord) et le collège (de la 5è à la 3è) à Bouaké, la métropole du centre ivoirien.

V.A.