Placer le mandat de la Force du G5 Sahel sous le chapitre VII des Nations Unies, profession de foi de Roch Kabore

Afriquinfos Editeur
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New York (© 2021 Afriquinfos)- Le terrorisme demeure un grand défi pour les pays du Sahel d’après le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

« Le terrorisme demeure aussi un grand défi auquel nous devons faire face au regard des nombreuses victimes. En Afrique et dans la région du Sahel en particulier, les efforts de développement sont annihilés ces dernières années par les attaques terroristes récurrentes », a expliqué M. Kaboré ce jeudi lors de la 76e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Selon le dirigeant, dans la lutte contre le terrorisme, les seuls efforts des pays touchés n’auraient d’impacts importants et durables que s’ils étaient soutenus par la communauté internationale.

La  stabilité, la sécurité et la paix au Sahel « ne sont pas seulement » une affaire des pays du G5 Sahel (à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad).

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« Il est nécessaire, voire urgent pour la communauté internationale et particulièrement le Conseil de sécurité, de soutenir les pays du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il estimé, demandant de placer le mandat de la Force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

Pour le cas spécifique du Burkina Faso, « la situation sécuritaire continue de se dégrader, surtout dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali, Niger), mais aussi dans d’autres régions du pays », a poursuivi le chef de l’Etat burkinabè.

M. Kaboré a rassuré la communauté internationale que les opérations militaires, à l’instar de celles déjà réalisées, seraient menées dans le strict respect des droits humains, et en conformité avec les engagements internationaux du Burkina Faso dans ce domaine.

Un avis partagé par le Président Faure Gnassingbé

S’exprimant par visio-conférence à la rencontre, le président Togolais est allé dans le même sens que son homologue burkinabé. Tout en rappelant la mission des Nations Unies, qui est d’œuvrer pour  le maintien et la consolidation de la paix, Faure Gnassingbé a souligné la menace terroriste qui s’intensifie et se diversifie. « Partout sur notre planète, l’intolérance et l’extrémisme religieux font de nombreuses victimes. L’Afrique paie le plus lourd tribut. Une réponse mondiale est donc urgente pour soutenir les efforts des pays africains et des Organisations régionales pour lutter contre ce fléau qui menace de s’installer durablement sur le continent », a-t-il souligné

Pour ce faire, les difficultés de financement du G5 Sahel et même de la MINUSMA doivent être surmontées diligemment, a-t-il précisé. « Il est en effet incompréhensible qu’à ce jour, près de 50% des contributions annoncées n’aient pas été décaissées et que la MINUSMA soit, elle aussi, confrontée à des contraintes budgétaires pour assurer son soutien logistique au G5 Sahel »

Et de poursuivre : « la prospérité mondiale repose sur la paix et la stabilité dans les régions touchées par des conflits. Dès lors, le Togo réitère l’appel commun des Etats membres du G7 en vue d’un cessez-le-feu global, partout sur la terre.

Ces dernières années, le Mali et le Burkina Faso font face à des attaques terroristes répétées et souvent meurtrières. La crise au Sahel trouve son origine dans la guerre civile algérienne, lorsque les groupes salafistes, en premier lieu le GSPC issu du GIA, se sont repliés vers le sud. Depuis, les groupes armés se sont multipliés. La présence dans la région de l’opération française Barkhane, mais aussi de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), ou encore mise en place du G5 Sahel, ne semblent pas endiguer le phénomène.

V.A.