Niger : la population s’oppose fortement à la loi de finances 2018

Afriquinfos
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Niamey (© Afriquinfos 2018)- Ils étaient des dizaines de milliers de Nigériens, toutes catégories socio- professionnelles confondues, à avoir battu le pavé ce dimanche, à l’appel du Cadre de concertation des organisations de la société civile, pour marquer leur rejet de la Loi de finances 2018 et son contenu de mesures antisociales.

Cette marche autorisée par l’autorité administrative après trois refus s’est déroulé à la Place de la concertation, sis à l’Assemblée nationale.

Ce qui a permis à ses organisateurs, au cours du meeting qui l’a sanctionné d’exprimer leur rejet de cette loi adoptée par les députés, comportant toute une batterie de mesures à caractères fiscal et administratif, susceptibles, selon ces derniers, « d’affecter sérieusement la situation, déjà très difficile, des ménages nigériens ».

Pour les organisations de la société civile, membres du cadre de concertation, cette loi est d’autant plus inacceptable que le gouvernement envisage à travers elle, « d’accentuer la pression fiscale sur les couches défavorisées de la population, tout en accordant des cadeaux fiscaux inacceptables à certaines catégories de contribuables, notamment les compagnies de téléphonie et les marketteurs et promoteurs indépendants du secteur des hydrocarbures ».

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Parmi ces mesures, la création d’une taxe d’habitation dont devront désormais s’acquitter toutes les personnes disposant d’un compteur relié au réseau d’électricité ou d’un système autonome d’énergie électrique, le rehaussement du taux de l’Impôt Synthétique de 2 à 5% pour les activités commerciales et de 3 à 7% pour les prestations de service, assorti de la fixation de minima de 60 000F pour le commerce et 80 000F pour les prestations de service.

La nouvelle Loi des Finances prévoit également l’extension de l’assiette de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui sera appliquée désormais au transport routier des marchandises et des voyageurs, aux affaires faites par les commerçants qui se livrent à la commercialisation des produits agricoles.

À travers ces mesures, le collectif voit tout simplement la volonté du gouvernement de compenser le manque à gagner lié à la suppression de 29 milliards Fcfa de taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE) et sur la révision des taux de mobilités du calcul de l’impôt sur le minimum forfaitaire.

Après avoir énuméré, dans le mémorandum rendu public à cet effet, tous les secteurs qui seront affectés par cette Loi de finances 2018, essentiellement les secteurs sociaux de base.

Les associations membres du cadre de concertation projettent d’organiser une marche suivie de meeting chaque deux semaine, sur toute l’étendue du territoire national et ce, jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.

V.A