"J'ai vu le texte (de l'accord) hier. C'est un bon texte et j'espère, si possible, qu'aujourd'hui même il sera signé", a déclaré le chef de la diplomatie française, tout en considérant cette amorce de réconciliation entre les deux parties maliennes comme une "bonne nouvelle".
Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l' Azawad (MNLA) ont pris le contrôle fin janvier de la ville de Kidal et de ses environs, profitant de l'intervention militaire française qui en avait chassé les combattants djihadistes.
Les autonomistes touaregs ont depuis lors bien perçu la présence des troupes françaises dans cet ancien fief islamiste, tout en s'opposant à la venue des forces maliennes ou bien ouest-africaines. Des heurts ont récemment éclaté aux alentours de Kidal entre forces régulières maliennes et membres du MNLA.
M. Fabius s'est donc réjoui de voir "les bases d' un accord de réconciliation (entre le gouvernement malien et le MNLA) réunies". "Elles sont sur la table", a-t-il souligné, tout en mentionnant l' intervention de diplomates internationaux, notamment français, pour y parvenir.
"Je pense, avec mes amis européens, qu'il faut maintenant saisir le texte qui est sur la table", a ajouté M. Fabius.
"Si c'est le cas, ce sera un succès considérable puisqu'en quelques mois on sera passé d'une situation épouvantable au Mali, (qu'on a) gagné sur le plan militaire, (jeté) les bases du développement économique et préparé les élections du mois de juillet", s'est-il félicité, confiant quant à la résolution imminente des dissensions entre le Nord et le Sud du Mali.
Il est à rappeler que ce sont des rebelles touaregs qui ont, en premier lieu, provoqué la partition du Mali, en occupant dès fin mars 2012 le territoire de l'Azawad, dont ils revendiquent l'indépendance et qui recouvre les trois gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal (Nord du Mali).
Ils ont, de fait, initié, en mars 2012, l'occupation armée de la région nord du pays ouest-africain, à la faveur d'un coup d'Etat militaire à Bamako, avant d'être épaulés puis dépassés par des groupes islamistes, aux mains desquels cette partie du territoire malien était tombée fin juin 2012.
L'opération militaire française "Serval" a ensuite été lancée au Mali, le 11 janvier 2013, aboutissant à la fuite des djihadistes de la majeure partie du Nord.