Assise au milieu de ses frères et sœurs, la jeune Fatoumata ne quitte pas des yeux son petit frère de huit mois qui marche à quatre pattes dans la cour : « Il est imprudent. Il touche à tout. » Son regard est celui d’une fille inquiète pour l’avenir.
« Au Mali, j’allais à l’école avec mes copines, nous rigolions tout le temps », se souvient la jeune « Fatou », comme l’appellent avec affection ses proches et ses amis. Aujourd’hui, elle passe la journée cloîtrée. « Je ne quitte jamais la maison, je n’ai pas d’amis, je reste devant la télé toute la journée en compagne de ma mère et de mes frères et sœurs », raconte la lycéenne. Elle s’était inscrite dans un lycée de Niamey, mais a très vite arrêté : « Je me suis inscrite au lycée Yasmina en classe de première. Mais les programmes n’étant pas les mêmes, j’ai abandonné. Le Mali me manque. Je pense à mes amies. Je n’ai pas de leurs nouvelles. Je souhaite que la paix revienne très vite dans mon pays pour que je puisse y retourner. J’ai déjà perdu une année scolaire, je ne veux pas en perdre une autre. »