Les conflits entre agriculteurs et éleveurs ouest-africains au cœur des discussions de la prochaine session de la CEDEAO

Afriquinfos
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Abuja (© 2018 Afriquinfos)- Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), seront appelés à plancher sur les propositions et recommandations devant permettre la résolution des conflits entre fermiers et éleveurs de l’espace communautaire, lors de leur prochaine session prévue à Lomé, au Togo.

C’est ce qu’a indiqué le président nigérian, Muhammadu Buhari, par la voix de son vice-président, Prof. Yemi Osinbajo, à l’ouverture le jeudi 26 avril 2018, à Abuja, au Nigeria, de la  réunion conjointe de haut niveau des ministres de la Sécurité et de ceux chargés de l’Elevage de la Cedeao, du Cameroun, du Tchad, de la Mauritanie et de la Centrafrique sur le pastoralisme et la transhumance transfrontalière.

Pour Yemi Osinbajo, ces conflits endeuillent trop souvent les peuples ouest-africains, comme ce fut encore le cas tout récemment dans une région du Nigeria.

Le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, est revenu, lui aussi, sur les conséquences néfastes des conflits liés au pastoralisme et à la transhumance transfrontalière dans les Etats membres de la Cedeao, au Cameroun, en Mauritanie, au Tchad et en Centrafrique.

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Malgré les efforts et acquis dans les domaines du pastoralisme et de la transhumance transfrontalière, on assiste à une dégradation des conditions de la pratique de ces deux activités tant à l’intérieur des pays, qu’entre les Etats membres de la Cedeao, mais aussi entre les Etats membres de la Communauté et des pays voisins.

« Ainsi, nous avons noté ces dernières années de nombreux cas de conflits ayant entraîné malheureusement des morts d’hommes, des déplacements forcés de population, des actes de stigmatisation, à tort, de groupes ethnolinguistiques et culturels, dans un contexte d’insécurité et de terrorisme », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou.

Pour ce faire, il a salué l’initiative du Nigeria et de la Cedeao d’organiser la présente rencontre visant à trouver des réponses appropriées pour gérer les difficultés en cours et travailler à la transformation positive du secteur de l’élevage.

Pour sa part, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Dr Mohamed Ibn Chambas a souligné le constat selon lequel, le pastoralisme et la transhumance constituent un problème régional. Selon lui, il faut une approche régionale pour y faire face efficacement, a laissé entendre.

Un impact sur la sécurité humaine

« Les conflits entre éleveurs et agriculteurs ont un impact sur la sécurité humaine nationale et régionale, entravent le développement économique et déchirent les communautés. La plupart des conflits liés à l’élevage dans la région résultent d’une concurrence croissante entre les éleveurs et les agriculteurs pour l’accès à l’eau et aux pâturages », a-t-il déclaré.

Pour résoudre ces conflits à long terme, il est nécessaire de s’attaquer à leurs véritables causes, notamment les problèmes liés à la terre et à l’eau, à la gestion des zones rurales et au changement climatique, a conseillé Dr Mohamed Ibn Chambas.

« Il existe déjà de bonnes initiatives qui favorisent la coexistence pacifique entre éleveurs et agriculteurs dans toute la région. Il serait essentiel de renforcer ces programmes et de les étendre aux Etats membres de la Cedeao qui ne les appliquent pas encore », a-t-il dit.

Il a réitéré l’engagement du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest à soutenir la Cedeao et ses Etats membres à juguler les conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Il faut rappeler que cette réunion permettra aux participants d’examiner minutieusement  les propositions des experts qui se sont réunis les 24 et 25 avril 2018.

Innocente Nice