Les actuelles autorités maliennes doivent mettre de l’eau dans leur ‘gnamakoudji’ (ADO)

Afriquinfos Editeur
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Bruxelles (© 2022 Afriquinfos)- En marge du Sommet UE-Afrique qui se tient à Bruxelles, le président ivoirien a accordé une interview à des médias français. Au cours de l’entretien, Alassane Ouattara dans lequel il a notamment évoqué la crise politique au Mali et les frictions actuelles entre Bamako et la CEDEAO sans manquer de lancer une pique aux autorités de transition.

Entre Alassane Dramane Ouattara et les autorités maliennes de transition, ce n’était pas déjà le grand amour depuis les lourdes sanctions infligées par la CEDEAO au Mali. La fuite d’une conversation téléphonique attribuée à l’ancien premier ministre malien Boubou Cissé et au Président ivoirien dans laquelle ce dernier n’est pas tendre avec la junte militaire, ne risque pas d’arranger la situation. Dans une interview accordée à France 24 et RFI, ADO dont le pays partage une large frontière avec le Mali, s’inquiète du retrait des Forces Barkhane et Takuba de ce pays : « Nous considérons que la lutte contre le terrorisme est quelque chose d’essentiel pour le Mali, pour le Burkina, pour le Niger et pour les pays côtiers. Donc le départ de Barkhane et Takuba crée un vide », a déclaré le chef de l’État ivoirien.

S’agissant des sanctions de la CEDEAO et leur levée, Alassane Ouattara estime que c’est aux « dirigeants maliens de rentrer dans les rangs…les règles de la CEDEAO sont là et il faut les appliquer ». Sur l’enregistrement, ADO a balayé du revers de la main lâchant que les « nouvelles technologies peuvent faire beaucoup de choses ».

C’est alors qu’il voulait aborder la présence du groupe de sécurité privé russe Wagner au Mali que le président ivoirien a tancé les autorités de Bamako. Il a d’abord réitéré la fermeté de l’organisation régionale sur ce sujet : « Nous avons dit clairement au niveau de la CEDEAO que nous sommes contre l’utilisation de personnes non étatiques dans nos pays, ça a été dit clairement dans de nombreux communiqués. Nous considérons que la coopération doit être d’état à état. C’est de l’intérêt des Maliens. La France est un partenaire fiable. La France a quand même perdu 53 de ses enfants au Mali. Elle dépense 1 milliard par an au Mali. Je considère que c’est quand même déplorable que nous soyons dans une telle situation. Je continuerais de dire aux autorités maliennes qu’elles doivent faire en sorte que les relations s’améliorent. Comme on dit en Afrique de l’Ouest, elle doit mettre de l’eau dans leur jus de gnamakoudji (jus de gingembre). Il faut que ça s’arrange, ça y va de l’intérêt des Maliens et de l’Afrique de l’Ouest » a laissé entendre Alassane Ouattara.

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Boniface T.