La capitale guinéenne vit au rythme de la corvée d’eau en cette Journée internationale de l’eau

Dans des quartiers huppés comme Kipé, l'eau arrive à la pompe deux jours dans la semaine, le mercredi et le vendredi, dans la matinée, témoigne Alpha O. Diallo, un habitant des lieux. Et en pareilles circonstances, les femmes et les enfants des familles vivant dans ces secteurs remplissent les récipients, dont des bidons de 20 litres, afin de pouvoir être à l'abri du besoin en eau, pour 48 heures maximum, ajoute notre interlocuteur.

Ce manque d'eau serait ressenti même au cœur de la capitale, du côté de la commune de Kaloum, qui abrite l'essentiel des bureaux de l'administration guinéenne.

Les nouvelles autorités ont promis de rendre l'eau courante accessible à toutes les populations de la capitale, dans leur programme de relance de la desserte en eau. C'est dans cette perspective que des forages ont été construits avec parfois l'aide des partenaires au développement.

En attendant que tout cela produise des effets bénéfiques aux populations, la plupart des habitants de cette ville de près de 2 millions d'habitants vivent des moments de pénurie accentuée d'eau. Chose qui les oblige même à faire usage d'eau de puits.

Ceux qui ont la chance d'avoir un nanti disposant d'un forage dans sa résidence, comme c'est courant dans certains quartiers, profitent de cette aubaine. Mais là aussi il peut avoir problème, car pour fonctionner le forage a besoin de courant électrique, pour actionner sa motricité.

Les délestages de courant devenus récurrents dans la ville constituent ainsi un handicap pour les détenteurs de forages qui ne peuvent avoir accès à l'eau, sauf s'ils ont un groupe électrogène à forte capacité.

Dans cet environnement où l'eau est une denrée précieuse, on est jamais surpris de voir des files de femmes et d'enfants devant des points d'eau, en train de s'approvisionner, parfois dans un tohu-bohu total.

Une fois l'eau obtenue, certaines femmes parcourent de longues distances pour rejoindre leurs domiciles, sous la canicule. Des parents n'hésitent pas à associer leurs enfants de bas âge à cette corvée d'eau.

Comme Mabinty Soumah, écolière de 10 ans, en classe de CE1 (Cours élémentaire un), qui une fois de retour à la maison, est obligée de remplir trois bassines d'eau dont chacune a un contenu  de plus de 40 litres. De l'eau qu'elle va puiser dans le puits du voisin.

En voilà qui relance le débat sur le travail des enfants en Afrique subsaharienne, où des familles trouvent que leur progéniture doit impérativement les aider dans les travaux de ménage. Une façon de leur inculquer une éducation qui leur servira dans leur vie future.

C'est face à toutes ces difficultés de desserte en eau, que les Guinéens célèbrent ce vendredi la Journée mondiale de l'eau. Sous le thème "la Coopération dans le domaine de l'eau".

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