Fespaco 2017 : Le réalisateur Alain Gomis récompensé de l’Etalon d’or

Afriquinfos
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Ouagadougou (© 2017 Afriquinfos)- Après l’Ours d’Argent à Berlin il y a deux semaines, l’Etalon d’or samedi au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco): « Félicité », film du réalisateur sénégalais Alain Gomis « qui raconte la difficile vie d’une chanteuse de bar de Kinshasa confronté à la pauvreté et à l’accident de moto de son fils, collectionne les récompenses les plus prestigieuses du cinéma mondial.

« C’est un grand honneur de recevoir ce trophée pour la deuxième fois », a déclaré Alain Gomis qui avait déjà reçu la récompense suprême de Ouagadougou avec le film « Tey » en 2013. Il est le deuxième réalisateur à recevoir deux fois l’Etalon d’or au grand rendez-vous du cinéma africain, après le Malien Souleymane Cissé (Baara en 1979 et Finyé en 1983).

Le film anticolonialiste béninois « Un orage africain » de Sylvestre Amoussou, qui met en scène un président africain face aux multinationales occidentales cyniques qui tentent vainement de le déstabiliser après des nationalisations, a reçu l’Etalon d’argent. Les spectateurs présents au palais des sports ont acclamé cette récompense de manière très bruyante. Le film avait remporté un immense succès lors de ses projections pendant le festival.

L’Etalon de bronze est revenu au film marocain « A mile in my shoes » de Saïd Khallaf, qui filme la vie sordide d’un enfant d’un quartier populaire de Casablanca, victime de toutes sortes d’abus.

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Le prix d’interprétation masculine a été attribué à l’acteur français Ibrahim Koma pour son rôle dans le très réussi thriller malien « Wulu », qui ne figure pas, à la surprise générale, dans le trio de films récompensés.

Le réalisateur de cette « ode à la femme africaine et à la femme en général », a rendu hommage à l’actrice principale, Véronique Mbeya Mputu, dont c’était le premier rôle, et qui porte un film particulièrement léché avec des interludes oniriques ou des images de l’orchestre symphonique de Kinshasa « pour permettre au spectateur de souffler et prendre du recul ».

Alain Gomis a aussi rappelé à des journalistes que le film était « un travail sur le long terme. Cela a été difficile ». « Il a fallu s’adapter aux conditions » à Kinshasa, la mégalopole africaine », avait-il raconté pendant le Fespaco.

Il a reçu son prix des mains des présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays était l’invité d’honneur du festival.

« Le Fespaco est un événement essentiel pour le monde de la culture, pour les Africains, pour la diaspora, pour le monde entier et cette 25e édition montre à quel point le Fespaco est un succès burkinabè, ouest-africain, continental et même mondial », a déclaré M. Ouattara à son arrivée à Ouagadougou, dont la visite scelle aussi la réconciliation entre les deux pays voisins, en froid après la chute du président burkinabè Blaise Compaoré fin octobre 2014.

Innocente Nice