Diplomatie : la France et le Sénégal vont plaider pour l’investissement dans l’éducation

Afriquinfos
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Dakar (© Afriquinfos 2018)-C’est ce jeudi que s’ouvre à Dakar la troisième conférence de reconstitution des fonds du Partenariat mondial pour l’éducation (PME). Un événement auquel prendront part plusieurs chefs d’Etat, dont le président français Emmanuel Macron, parrain de cette réunion avec son homologue sénégalais Macky Sall.

Outre personnalités attendus à Dakar dans le cadre de cette conférence qui vise à réduire le nombre d’enfants non scolarisés estimé à 264 millions, sont : des dirigeants d’agences de l’ONU, ainsi que la chanteuse Rihanna, engagée dans la promotion de l’éducation.

Quant à la jeune Nigériane Wadi Ben-Hirki, une autre ambassadrice de l’éducation des filles militante de ONE – ONG cofondée par le chanteur Bono, celle-ci a encouragé cette semaine une dizaine d’élèves de dernière année de primaire à réaliser leurs rêves par l’éducation.

« La vie ne vous donne pas ce que vous méritez, mais ce que vous exigez », leur a dit la jeune femme, originaire du nord-est du Nigeria, en proie à la rébellion du groupe islamiste Boko Haram, un nom faisant explicitement référence à son rejet de « l’éducation occidentale ».

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« Personne n’offrira la possibilité à un recalé de l’école de devenir président, il faut un certain niveau d’éducation », a-t-elle ajouté, après les avoir entendus exprimer leurs ambitions – doctoresse, militaire, ingénieur ou présidente.

3,1 milliard de dollars

La conférence vise à récolter 3,1 milliards de dollars sur la période 2018-2020 pour permettre au Partenariat de fournir deux milliards de dollars par an aux pays en développement bénéficiaires, actuellement au nombre de 65 mais qui pourraient alors passer à 89.

Julia Gillard, présidente du PME et l’ex-Premier ministre australienne, a appelé à enrayer le déclin, sur six années consécutives, de la part de l’éducation dans l’aide publique au développement.

Malgré les investissements importants dans l’éducation consentis par beaucoup de pays concernés, souvent les moins fortunés – environ 24% du budget national au Sénégal, mais seulement 7% au Nigeria face à l’immensité des besoins, les familles doivent apporter une lourde participation financière.

« Les gouvernements africains et surtout les ménages font le maximum de ce qu’ils peuvent pour leur éducation », a estimé Marie-Pierre Nicollet, directrice du département des transitions démographiques et sociales à l’Agence française de développement (AFD).

Selon un document de l’AFD, dans 15 pays d’Afrique subsaharienne, les dépenses en éducation des ménages représentent 46% de celles des Etats, contre par exemple 9% en France.

En matière de soutien à l’éducation, « la France ne fait pas tellement mieux » que les autres pays donateurs, avec environ 2,5% de son aide publique, a reconnu Mme Nicollet.

Mais Human Rights Watch exhorte aussi les Etats bénéficiaires à assurer la gratuité effective de l’enseignement, à commencer par le pays hôte.

Selon l’ONG, les établissements publics sénégalais « prélèvent pour chaque année scolaire des frais d’inscription et répercutent des coûts indirects allant jusqu’à 50.000 francs CFA (93 dollars) par élève, ce qui contraint de nombreuses familles à retirer leurs enfants de l’école ».

Vignikpo Akpéné