Croissance en Afrique subsaharienne: une amélioration fragile selon le FMI

Afriquinfos
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Washington (© Afriquinfos 2017)- A travers un rapport prévisionnel rendu public à Dakar le mardi 9 mai, le Fonds monétaire international (FMI) a fait état de ce que l’économie de l’Afrique subsaharienne croît, mais à un rythme lent par rapport à celui de la décennie 2005-2015.

De 3,4% en 2015, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne est tombé à 1,4% en 2016, selon l’institution financière internationale. Mais en 2017, ce taux devrait devrait connaître un redressement de l’ordre de 2,6%, et de 3,5% en 2018.

Cette perspective de hausse, le FMI la justifie notamment par la relance de la production pétrolière nigériane, la fin de la sécheresse en Afrique australe, la poussée des dépenses publiques en Angola pour cause d’élections et par la reprise des cours mondiaux des produits de base.

Mais à l’attention – particulièrement – des pays exportateurs, Roger Nord, directeur adjoint du département Afrique du FMI relève que la hausse des prix des matières premières « ne compense qu’une petite partie de la chute des prix depuis 2014 ». Précision à l’appui, cette hausse « est surtout sensible pour le pétrole, mais pas pour les autres produits de base ».

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De l’avis de M. Nord, il est urgent de mettre en place un assainissement budgétaire dans les pays producteurs de matières premières dont le budget dépend de ces recettes à l’exportation. Cette option conviendrait mieux aux pays comme le Nigeria, l’Angola, ainsi qu’à tous les États membres de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Tchad, Centrafrique, République du Congo, Guinée équatoriale) qui gagneraient à améliorer au plus vite, leurs recettes publiques et les diversifier hors pétrole. Au-delà, ils doivent « réduire de façon intelligente la dépense publique, car elle a connu une forte augmentation sous l’effet d’une poussée des investissements publics pas toujours productifs », indique le haut cadre du FMI.

A l’endroit des pays non-exportateurs de matières premières, Roger Nord dit conseiller la prudence. Une prudence qui conviendrait particulièrement aux Etats de l’Afrique de l’Est, en l’occurrence le Kenya, la Tanzanie et le Rwanda, mais aussi aux Etats de l’Afrique de l’Ouest dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal qui se sont fortement endettés ces dernières années. La dette contractée par ces pays, estime Roger Nord, « représente encore un risque faible, mais ces pays devraient commencer à ralentir le rythme de leurs investissements publics, élargir leur base fiscale pour éviter de se trouver en difficulté dans quelques années. Cette prudence rassurera les investisseurs qui seront plus incités à apporter leurs capitaux ».

En attendant de voir la suite de ces prévisions, le FMI trouve – pour la première fois – que les entreprises relevant du secteur informel sont essentielles pour les populations. Selon les pays, ces entreprises pèsent entre 25% et 65% du produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne et entre 30% et 90% de son emploi non-agricole. Les pays gagneraient, estime le Fonds, à les aider à améliorer leur productivité en facilitant leur accès au crédit et aux infrastructures adéquates (électricité surtout). Elles pourraient ainsi croître et devenir certainement des entreprises « formelles ».

I.N