Abidjan (© Afriquinfos 2017) – Depuis trois (03) ans, les cours du cacao sont à leur plus bas niveau. La situation devient difficile pour les producteurs qui disposent des stocks invendus.
Dans les zones de production, au port d’Abidjan et de San Pedro, de grandes quantités s’entassent sans trouver preneur. Et pour cause, le cacao a chuté de 30% sur le marché international depuis octobre dernier.
La baisse du cours de cacao entraîne détresse chez les producteurs ivoiriens. De 1100 francs CFA le kilogramme, le prix d’achat du cacao au planteur est passé à 700 francs le 30 mars dernier.
Une chute qui amène de nombreux producteurs à se tourner vers le Ghana. «À la frontière du Ghana, il y a des ventes, pour 950 francs CFA», renseigne Koné Moussa, le président national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (Synap-ci).
Cette situation crée des frustrations chez les producteurs pour qui, aucune issue ne se fait voir. En tout cas, pas pour le moment. «On a peur que cela nous reste sur les bras, on ne sait comment vendre notre cacao», s’inquiète Jean Kouame kouame, producteur de cacao à Divo, à 190 kilomètres d’Abidjan.
Déjà le 17 février dernier, les producteurs avaient manifesté leur mécontentement dans les rues d’Abidjan. De plus, le Synap-ci a décidé de traduire en justice l’organe ivoirien de régulation du café et du cacao, le Conseil du café cacao (le CCC) qui est également chargé de la gestion d’un fonds de réserve créé en 2012 par l’Etat.
Ce fonds est destiné à indemniser les paysans en cas de chute des prix du café et du cacao sur le marché mondial. «Le cacao est revendu 1805 francs à l’international, c’est pour cela que nous portons plainte», justifie Koné Moussa. Tout comme lui, les producteurs n’apprécient pas l’envahissement des multinationales dans la filière cacao qui représente 50% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire.
ANANI GALLEY & Komlan Awukudzogbede
