Côte d’Ivoire/3ème République sous Ouattara: Armée, Assemblée, Gouvernement, tout s’accélère

Afriquinfos
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Abidjan (© 2017 Afriquinfos) – Dans la soirée du lundi, le président ivoirien Alassane Ouattara a démis de leurs fonctions les chefs de l’armée, de la gendarmerie et de la police. L’annonce a été lue à la Télévision par le Secrétaire général sortant de la présidence qui n’a pas précisé si cette décision était liée à la mutinerie.

 

Les mutins qui ont paralysé pendant deux jours Bouaké, deuxième ville de la Côte d’Ivoire, et plusieurs autres agglomérations, réclamaient le paiement de primes, des augmentations de salaires, une promotion plus rapide entre les grades, ainsi que des logements.

Un accord est intervenu dimanche entre les mutins et le ministre ivoirien de la Défense, Alain-Richard Donwahi, après d’âpres négociations à Bouaké.

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«Je tiens à vous rassurer (et vous dire) que le Président de la République vous a compris (…), a donné des instructions fermes pour apporter des solutions à vos préoccupations», a déclaré lundi M. Donwahi, pour rassurer les mutins jusque-là dubitatifs sur les termes de l’accord.

Démission sans surprise

La démission du Premier ministre, qui était attendue, est intervenue dans la matinée de ce lundi, quelques heures avant la réélection du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro. M. Soro, qui était opposé à Évariste Méambli, a obtenu 230 voix, soit 95% des suffrages exprimés, contre 12 à son adversaire, lors de l’élection au parlement à Abidjan.

La candidature de M. Soro, élu de la circonscription de Ferkessédougou (nord), a été soutenue par le RHDP, la coalition présidentielle, qui conserve la majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 167 députés sur 255, à l’issue des législatives du mois dernier.

Ces législatives ont été les premières élections à se tenir sous la IIIe République ivoirienne, après l’adoption d’une nouvelle Constitution en octobre 2016, à l’initiative du président Ouattara, réélu en 2015 pour un deuxième et dernier mandat.

Lundi dernier, le président Alassane Ouattara a également signé deux autres décrets mettant fin aux fonctions du ministre d’Etat et du ministre à la présidence de la République, des postes jusque-là occupés par le Secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly et Ibrahima Tené Ouattara, le frère cadet du président ivoirien.

Les choses s’accélèrent en RCI 

Le premier ministre Duncan (du parti PDCI) était pressenti pour occuper le poste de vice-président, un poste nouvellement créé par la Constitution du 30 octobre 2016. Ce qui est une réalité depuis ce mardi 10 janvier 2017. La plupart des analystes estimaient que le président Ouattara devait obligatoirement nommer quelqu’un du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), son principal allié politique, sans lequel sa coalition au pouvoir vacille.

Amadou Gon, un proche de M. Ouattara, devrait prendre la place du Premier ministre Kablan.

Par ailleurs, le président Ouattara devait parler devant l’Assemblée nationale mardi à 10h (GMT et heure locale), a annoncé M. Soro.

 

Innocente Nice