"Ces mandats d'arrêts ont été transmis depuis mardi soir aux directions générales de la police et de la gendarmerie nationales puis affectés aux commissariats centraux et d'arrondissements du Bénin, aux unités spécialisés de la police nationale, à l'Interpol Bénin, aux brigades de recherches et aux compagnies des brigades territoriales du Bénin en vue de l'arrestation de ces deux présumés commanditaires du plan de tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat", a annoncé Angelo Houssou, juge du sixième cabinet d'instruction du Tribunal de première instance de Cotonou.
Le lundi 22 octobre dernier, trois personnes, notamment la nièce du président béninois, Zoubératou Kora Seke, le médecin personnel du chef de l'Etat, Ibrahim Mama Cissé, et l'ancien ministre béninois du Commerce, Moudjaïdou Soumanou, ont été interpellées et gardées en vue au commissariat central de Cotonou, puis inculpés lundi soir d'association de malfaiteurs et tentative d'assassinat et écroués à la prison civile de Cotonou, dans une affaire de tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat béninois Boni Yayi par des produits pharmaceutiques.
Selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou, Justin Gbènamèto, l'opérateur économique béninois Patrice Talon, aurait sollicité les services de la nièce du président et le médecin personnel du chef de l'Etat béninois, lors du séjour du président à Bruxelles le 17 octobre dernier, pour remplacer des produits pharmaceutiques que le président consomme par d'autres produits empoisonnés, avec une rémunération d'un milliards de francs CFA chacun (environ 2 millions de dollars américains).
Il a également indiqué que Moudjaïdou Soumanou aurait réceptionné, le 19 octobre, un colis contenant les produits empoisonnés envoyé par Patrice Talon depuis l'Europe, et les auraient introduit dans le domicile du chef de l'Etat.
Rappelons qu'en février 2011, le gouvernement béninois a pris l'initiative de la mise sur pied du Programme de Vérification des Importations (PVI) de nouvelle génération visant à l'amélioration des recettes douanières et à l'intensification de la lutte contre la fraude douanière et l'insécurité ainsi que la facilitation des formalités d'enlèvement des biens au cordon douanier.
A cet effet, le mandat a été donné à la Société Bénin Control SA, dont Patrice Talon est le président du Conseil d'administration et Olivier Bocco, le directeur général.
Mais le 25 avril 2012, le gouvernement béninois a décidé d'adresser au président du Conseil d'Administration de Bénin Control SA, une lettre de suspension de ce programme de Vérification des Importations de Nouvelle génération (PVI-Ng), sous prétexte que la mise en oeuvre de ce programme n'a pas favorisé l'amélioration attendue sur des ressources de l'Etat, notamment des ressources douanières.
Alors le lien d'amitié et de confiance qui s'était établis entre le gouvernement béninois avec à sa tête, le président Boni Yayi et l'opérateur économique Patrice Talon, est embrouillé.