Côte d’Ivoire : le Parc national de la Marahoué est à l’agonie

Au départ, raconte un gardien du parc, des personnes venaient pour de simples visites.

 Au fur et à mesure, certaines d'elles ont entamé des travaux champêtres avant d'élire définitivement domicile dans la réserve forestière.

"Depuis le début de l'infiltration, la destruction des arbres et la chasse sont organisées impunément. Chaque soir, des chasseurs vendent des agoutis, des biches, des gazelles aux automobilistes ou aux tenancières de maquis (restaurants) au sein du parc comme en ville", rapporte le gardien qui relève des revenus journaliers de 20.000 à 35.000 francs CFA pour ces braconniers. "D'autres préfèrent abattre les arbres pour en faire des masques, des villageois se ravitaillent aussi en bois de chauffe et de charbon", ajoute-t-il.

En outre, par jour, ce sont plusieurs dizaines de camions d'au moins cinq tonnes qui sortent du parc chargés de sacs de fèves de cacao et de banane. "C'est un véritable danger qui guette cette réserve. Si rien n'est fait pour procéder au déguerpissement des occupants de cette forêt, elle disparaîtra d'ici 2015", s'inquiète un responsable des Eaux et forêts, le colonel Célestin Adompo,  gestionnaire du parc. "Des mesures urgentes de sauvegarde de ce parc s'imposent aux gouvernants", pense-t-il. Selon le colonel Adompo, il faut 800 millions de franc CFA pour sauver le Parc de la Marahoué.

Cette somme devrait servir au déguerpissement des populations qui y vivent et au recadrage du Parc. Le déguerpissement des planteurs illégalement installés dans le Parc sonne comme un véritable défi pour le gouvernement. A en croire la population locale, les riverains et les clandestins installés dans le Parc sont prêts à en découdre avec les décideurs d'un éventuel déguerpissement. Le Parc national de la Marahoué situé l'axe routier Bouaflé-Daloa a été créé en 1968 et occupe une superficie de 101.000 hectares.

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