KINSHASA (© 2016 Afriquinfos) – L’avant-projet de Constitution ivoirienne de 184 articles a été adopté en séance plénière par les députés ce mardi. En attendant qu’il soit soumis au vote référendaire le 30 octobre prochain, l’opposition conteste déjà.
Sur 249 suffrages exprimés, 239 députés ont voté pour. Seuls deux se sont abstenus et huit ont voté contre. Le projet constitutionnel comprend entre autres, l’éducation obligatoire, l’égalité entre hommes et femmes, la création du Sénat ou du poste de Vice-président et l’assouplissement des règles d’éligibilité des candidats à la future présidentielle. Pour Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, les députés ont fait «œuvre utile en soutenant l’avant-projet». Tout en affirmant que le président Alassane Ouattara cherche «la stabilité de la Côte d’Ivoire», il a rappelé qu’il revient aux Ivoiriens de décider le 30 octobre.
En finir avec «l’ivoirité»?
C’est l’idée dont semblent se prévaloir les tenants de la Constitution de la 3ème République ivoirienne. Selon eux, l’avant-projet met au clair les conditions d’éligibilité à la magistrature suprême, prévoit la création d’un poste de Senat, l’institutionnalisation de la Chambre des rois et chefs traditionnels, l’élargissement des prérogatives du Conseil économique et social, etc.
Cependant, cette nouvelle donne qui se profile n’est pas acceptée par l’opposition. Elle rejette catégoriquement la proposition. «Comment voulez-vous que les Ivoiriens aillent voter dans moins de trois semaines une Constitution de 57 pages qu’ils n’ont même eu le temps de lire? C’est une première mondiale», a dénoncé Moriféré Bamba, Porte-parole de la Coalition de l’opposition. Elle parle d’une «initiative anti-démocratique qui menace très gravement la paix et la stabilité».
Déjà le 05 octobre dernier date à laquelle le Président ivoirien a présenté son projet de révision de la Constitution, des remous se sont fait sentir au sein de l’opposition. «Alassane Ouattara veut montrer aux yeux du monde que ce projet ne souffre d’aucune contestation, nous comptons prouver le contraire», avait déclaré Mamadou Coulibaly, président du Lider. Il avait annoncé dans la foulée qu’il s’opposera à ce projet de Constitution jusqu’au jour même du référendum.
Mais pour le Président ivoirien, il s’agit d’un engagement : «Je m’étais engagé à doter notre pays d’une nouvelle Constitution, celle de la troisième République. Je suis devant vous pour tenir cet engagement», avait-il déclaré devant l’Assemblée nationale. Tout compte fait, c’est le soir du 30 octobre prochain qui décidera de la nouvelle orientation constitutionnelle.
Anani GALLEY
