Côte d’Ivoire : Six journalistes arrêtés pour avoir « incité à la révolte des soldats »

Afriquinfos
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Abidjan (© 2017 Afriquinfos) – Dimanche, six journalistes ivoiriens ont été arrêtés et incarcérés pour divulgation de “fausses informations”. Ils sont pour certains de la presse indépendante et d’autres de la presse partisane de l’opposition.

Les récentes mutineries en Côte d’Ivoire continuent de faire des vagues. Mais cette fois dans la presse écrite.

Depuis ce dimanche, Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), de même que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps) sont aux mains de la gendarmerie ivoirienne.

Ils sont accusés par les autorités ivoiriennes d’avoir publié de « fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte ».

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« Relativement aux récents mouvements d’humeurs des militaires (…) il nous est donné de constater que certains organes de presse divulguent de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte », a déclaré un communiqué du procureur de la République lu à la télévision nationale.

Détenus dans un camp de gendarmerie d’Abidjan, l’audition des journalistes « interpellés va se poursuivre afin de situer les responsabilités », a ajouté le communiqué.

En dépit d’une dépénalisation des délits de presse en Côte d’Ivoire (offense, diffamation, injure et outrage) contenue dans la loi de décembre 2004 portant régime juridique de la presse, les délits de droit commun restent toutefois punis d’une peine d’emprisonnement. Parmi ces délits, on note entre autres l’incitation des militaires et des forces de l’ordre à l’insoumission et à la rébellion ou encore l’atteinte à l’intégrité du territoire national, à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat.

Mardi dernier, les forces spéciales s‘étaient mutinés dans leur base d’Adiaké, à 90 km à l’est d’Abidjan, pour réclamer des primes. Des négociations entre mutins et autorités avaient abouti à un compromis. Les soldats mécontents ont même présenté leurs excuses à leur hiérarchie.

L‘épisode d’Adiaké est le dernier en date d’une série de mutineries débutée en janvier. Des ex-soldats de la rébellion de 2002 réintégrés dans l’armée ivoirienne avaient ouvert le bal en exigeant des primes.

Le versement de primes à 8.500 de ces membres de l’ex-rébellion ayant contrôlé le nord du pays entre 2002 et 2011, avaient provoqué la colère de gendarmes et militaires non concernés par cet accord financier.

Vignikpo Akpéné