Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo ranime malgré elle le débat judiciaire et politique dans son pays

Afriquinfos
2 Min de Lecture

Elle s’est présentée ce mardi aux Assises pour crime contre l’Humanité, crime contre les prisonniers de guerre, crime contre les populations civiles commis lors de la crise post-électorale en 2010-2011.

De lourdes charges pèsent sur les épaules de l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire. Simone Gbagbo est accusée d’avoir pris une part active dans la crise post-électorale.

Selon l’accusation, c’est elle qui, par l’intermédiaire d’une cellule crise, aurait ordonné le bombardement des femmes partisanes d’Alassane Ouattara à Abobo,  l’assassinat de l’imam de Williamsville et le meurtre des opposants brûlés avec des pneus et d’essence. Elle encourt une détention à perpétuité.

«Non, je ne les reconnais pas», a répondu Simone Gbagbo au président de l’instance qui lui a posé la question «Reconnaissez-vous les faits»? Pour la défense, ces accusations sont sans fondement.

- Advertisement -

Rixes judiciaires…

 Selon les avocats de l’ex-première dame, c’est un «procès politique». «L’instruction a été bâclée, faite uniquement à charge. Il n’y a pas eu de rapport d’autopsie des victimes, aucune analyse balistique. Mme Gbagbo est déjà condamnée, mais uniquement sur la base de déductions», s’est indigné Me Ange-Rodrigue Dadjé, l’un de ses avocats.

Du côté des organisations de défense de droit de l’Homme ivoiriennes, on dénonce un procès à sens unique.

«Nos droits ont été violés de manière flagrante. Des actes de procédure ne nous ont pas été notifiés. Nous avons été ignorés au point que nous n’avons pas pu nous entretenir avec ceux que nous défendons. Le 26 mai, on m’a juste convoqué pour me dire que le procès allait commencer le 31. C’est comme si l’on nous demandait de servir de vernis de légalité», a déploré Me Yacouba Doumbia, le président du Mouvement ivoirien des droits de l’Homme. Bien avant l’ouverture des Assises, trois (03) organisations des droits humains, et parties civiles avaient prévenu qu’elles  ne serviraient pas «caution» à ce procès.

Simone Gbagbo a déjà été condamnée à 20 ans de prison l’an dernier pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

Anani  GALLEY