Côte d’Ivoire : le Femua a évité une nouvelle catastrophe

Afriquinfos
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Anoumabo (© Afriquinfos 2017)-Ce week-end, le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo clôturait sa 10e édition avec des concerts au plateau enchanteur. Un an après le décès tragique du musicien Papa Wemba sur la scène du festival, les organisateurs se devaient d’orchestrer un événement tout en maitrise.

L’une des grandes innovations de ce festival était sans doute le test de santé proposé aux artistes invités à monter sur scène. C’est d’ailleurs grâce à cette stratégie que les organisateurs de l’événement ont découvert que la reine de l’Afro Zouk, Monique Séka était inapte à monter sur scène. Elle faisait 18 de tension artérielle.

Pour Asalfo et son équipe, pas question de revivre le tragique épisode d’avril 2016, où Papa Wemba, l’une des têtes d’affiche, s‘était écroulé en direct sur la scène du festival.

Toutefois, l’événement a connu quelques perturbations, notamment l’indiscipline et la fébrilité des spectateurs. Samedi 29 avril, en tête d’affiche, le monarque de la musique africaine Salif Kéita et le chanteur Singuila. Des débordements ont été évités de justesse quand ce dernier a commencé à lancer ses CD.

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Dimanche, dernier jour du festival débuté le 25 avril, de grosses têtes de la musique. Entre autres stars attendues, le rappeur français Black M, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly, ou encore les stars montantes de la scène rap ivoirienne, Kiff No Beat.

Une brochette de stars qui a provoqué une telle émulation que les forces de sécurité avaient bien du mal à contenir. Déjà, aux premières minutes de la prestation de Black M, les premières “secousses” se font fait sentir avec des échauffourées entre jeunes qui tentaient d’outrepasser les barrières de sécurité, et des gendarmes.

Plus tard, les bousculades et les mouvements de foule se sont accentués, avec à la solde des évanouissements et quelques blessés légers. A’Salfo demande alors à Black M de stopper sa prestation et à la RTI d’arrêter la diffusion en direct.

Intervention du ministre Ahmed Bakayoko

Le leader des Magic System a bien tenté de raisonner le public estimé à environ 40 000 personnes, mais sans grand succès. “(…) Vous êtes restés disciplinés pendant neuf ans et cela nous a donné le courage de continuer. Nous avons commencé cette édition il y a cinq jours, il nous reste deux heures et vous voulez tout gâter ? (…) C’est la dernière fois que je monte sur scène, si personne ne recule, on arrête tout et on éteint les lumières… Il ne reste que deux heures, Black M va terminer son concert et après lui Tiken Jah Fakoly”, a-t-il lancé à son public venu principalement voir la star du reggae Tiken Jah.

Mais il aura fallu la présence du ministre ivoirien de l’Intérieur Ahmed Bakayoko pour refroidir les esprits. Appelé par A’Salfo, le ministre s’est présenté dans le carré VIP d’où il a été acclamé par les festivaliers.

Ahmed Bakayoko jouit en effet d’une bonne cote de popularité en raison de sa proximité avec certains artistes, dont Arafat qu’il appelle affectueusement son fils.

Après une heure d’interruption, le Femua a repris ses droits à Anoumabo – la commune qui a vu grandir le groupe Magic System – avec un magistral concert de Tiken Jah Fakoly après que la police et la sécurité villageoise ont pu rétablir l’ordre.

Lundi, presque plus personne ne se rappelait de cet incident, mais plutôt d’un Femua dont le 10e anniversaire a marqué les esprits avec l’inauguration d’une place Papa Wemba, des actions caritatives et bien sûr, des prestations artistiques mémorables.

I.N