Côte d’Ivoire : des ODDH opposées à toute amnistie pour les crimes de guerre et contre l’humanité de la crise de 2010-2011

Afriquinfos
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Abidjan (© 2018 Afriquinfos)-  Annoncée le 06 août dernier le président ivoirien Alassane Ouattara et concrétisée ce mercredi par la libération de Simone Gbagbo, l’amnistie accordée à 800 personnes accusées ou inculpées de crimes liés à la crise de 2010-11, ne reçoit pas l’assentiment de tous. Onze (11) organisations de défense des droits humains ivoiriennes et internationales, s’insurgent contre la libération de personnes présumées responsables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres graves violations des droits humains, concernées par la mesure présidentielles.

Elles sont onze (11) organisations de défense des droits humains à avoir co-signé, un communiqué dans lequel, elles disaient « non !» à l’application de l’amnistie à toute personnes impliquées dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et autres graves violations des droits humains commises en Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale de 2010-2011 ou aux attaques contre l’État qui ont suivi. Or selon elles, parmi les 800 personnes concernées par la mesure prise par Alassane Ouattara, certaines, auraient les mains couvertes de sang.

Ces ODDH estiment que la décision du président ivoirien allait à l’encontre du Droit international, des différents Traités et Conventions auxquels la Côte d’Ivoire est partie, et bafouait le droit des victimes à la justice, : « Décider, après sept années de procédure judiciaire impliquant des centaines de victimes et d’auteurs présumés, que seules soixante personnes répondront à la justice est non seulement une décision arbitraire, mais c’est aussi un geste de mépris vis à vis des victimes si cela permet aux auteurs présumés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité d’échapper aux poursuites ».

La libération de Simone Gbagbo a particulièrement retenu l’attention de ces organisations. L’ancienne Première Dame de Côte d’Ivoire purgeait une peine de 20 ans et devait à nouveau faire face à la justice pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’annonce de sa libération représente donc un mauvais précédent pour ces organisations.

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« À l’approche de l’élection présidentielle de 2020, une amnistie pour les crimes les plus graves de la crise post-électorale de 2010-2011 adresserait un dangereux message, selon lequel les leaders politiques qui ont recours aux atroces pourront échapper aux sanctions, » ont déclaré les onze ODDH.

B.S.