Ouagadougou (© 2019 Afriquinfos)- « Il est urgent de promouvoir un nouvel équilibre écologique au Sahel et en Afrique de l’Ouest », c’est le message adressé par le président Roch Christian Kaboré à l’occasion de la 34ème journée du CILSS (Comité inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel), célébrée chaque 12 septembre.
En tant que le Président en exercice du CIlSS, Roch Marc Christian Kaboré a invité les Etats membres, face aux défis du moment, en l’occurrence la lutte contre le terrorisme, à promouvoir un nouvel équilibre écologique au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
La problématique de la préservation des ressources en eau de par le monde, et dans les Etats du Sahel en particulier, demeure une préoccupation majeure de tous les jours. A cette préoccupation se conjuguent les effets du changement climatique et les actions anthropiques qui menacent dangereusement la pérennité de la ressource.
« Accroître la productivité des terres par la promotion de solutions innovantes de lutte contre l’ensablement et la pollution des cours d’eau au Sahel et en Afrique de l’Ouest », c’est le thème qui fait l’objet donc de cette édition 2019. Un thème choisi par par la communauté sahélienne et Ouest-Africaine En effet, l’essentiel de l’irrigation agricole se fait dans notre région, autour des grandes artères et bassins constitués principalement du fleuve Niger, du lac Tchad, du fleuve Sénégal, du bassin de la Volta et de la Comoé.
« Pour les populations de notre espace, ces cours d’eau représentent une immense richesse qui permet à des millions de personnes de vivre des activités de la pêche, de l’agriculture, du commerce et de l’industrie », a indiqué M. Kaboré à l’occasion.
Toutefois, le phénomène d’ensablement, les eaux usées et les déchets industriels qui y sont jetés, la propagation des plantes aquatiques envahissantes, ainsi qu’une pluviométrie globalement en baisse, réduisent progressivement l’accès de nos agriculteurs aux ressources hydriques.
Les sécheresses climatiques récurrentes des trois dernières décennies et la forte pression démographique ont induit une dégradation sans précédent de l’environnement des bassins.
« Ces phénomènes, qui s’amplifient d’année en année, fragilisent les conditions de vie des populations ainsi que la biodiversité, et menacent de ce fait les capacités productives dans notre espace.
II apparait ainsi clairement que, sans une concertation permanente entre l’ensemble des pays partageant les ressources communes des bassins, et une coordination efficace de leurs actions, le défi du développement socio-économique durable des populations riveraines sera très difficile à relever. », a également souligné le dirigeant.
La vision partagée pour le développement durable, à laquelle nos Etats ont unanimement adhéré, constitue pour nos populations, le gage d’un avenir meilleur.
L’organisation de la journée du CILSS offre une opportunité de réflexion sur ces phénomènes d’ensablement, d’envasement, et de pollution des cours d’eau, et nous interpelle quant aux défis à relever pour l’amélioration de la productivité agricole, par la conservation des eaux et des sols.
Cette journée se tient dans un contexte extrêmement difficile de vulnérabilité devenue structurelle et qui crée un terreau propice au développement de l’extrémisme violent, du terrorisme et des trafics illicites de tous genres.
« Ces défis majeurs mettent à mal la paix, la sécurité et la stabilité et compromettent dangereusement l’avenir de nos Etats », a également souligné le chef de l’Etat.
Xavier-Gilles CARDOZZO