Burkina/procès du putsch : les parents des victimes dénoncent des «déports en cascade»

Afriquinfos
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Ouagadougou (© Afriquinfos 2018)-Les Associations des parents des victimes et des blessés du coup d’Etat du 16 septembre 2015 ont dénoncé, samedi à Ouagadougou, «des déports en cascade» dans le déroulement du procès du putsch manqué, ouvert en février 2018.

«A quelques jours de la nième reprise du procès du coup d’Etat, nous nous adressons à la Nation burkinabè et à la communauté internationale pour traduire nos inquiétudes par rapport au déroulement du procès», a lancé le Secrétaire général de l’Association des blessés et victimes du coup d’Etat (ABVCE), Patrice Bazié, au cours d’une conférence de presse.

De son côté, le Secrétaire général de l’Association des blessés du coup d’Etat manqué (ABCE16), Patrice Sanogo a relevé que le procès du putsch ouvert le 27 février 2018 a été «suspendu à six reprises».

« Le jugement, a-t-il déploré, en l’espace de 3 mois, a fait 9 jours (Nldr d’audiences) simplement. Et du 27 février 2018 (début du procès) au 6 avril, nous sommes toujours sur la forme».

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«Des déports en cascade, moi je ne suis pas avocat ni juriste, je n’y comprends rien», a reconnu M. Sanogo, qui estime cependant qu’il y a de l’exagération.

«C’est vrai que nous respectons les droits de la défense, mais si c’est de façon exagérée, nous avons aussi le droit de donner notre opinion», a expliqué, le Président de AVCE16, Honoré Savadogo.

Les conférenciers ont invité les autorités de la justice militaire à prendre toutes les mesures «nécessaires et légales» pour le bon déroulement du procès, tout en évitant les multiples interruptions.

Lors de la dernière audience (le 6 mai 2018), le président du Tribunal militaire de Ouagadougou avait décidé le report du procès au 25 mai prochain, afin de permettre au bâtonnier de trouver des avocats commis d’office pour les accusés, dont les conseils s’étaient déports.

Les inculpés dans le dossier du putsch manqué sont au nombre de 84, dont 66 militaires et 18 civils. Les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé sont considérés comme les présumés cerveaux de ce coup d’Etat manqué.

Selon l’arrêt de renvoi, ils sont poursuivis pour, entre autres, «attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline, violence et voies de fait sur autrui, ou de complicité de ces infractions».

I.N.