Atteinte à la pudeur sur les réseaux sociaux: la Côte d’Ivoire et le Togo serrent la vis

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2023 Afriquinfos)-  Les réseaux sociaux et internet, initialement prévus pour faciliter les rapports entre individus, sont de plus en plus détournés de leurs finalités par une jeunesse qui l’utilise à tort ou à travers par effet de mode, ignorant que certains actes sont constitutifs d’infraction et donc entrainent des sanctions. Et c’est la leçon qu’ont voulu inculquer deux pays africains, aux travers de certaines mesures applicables désormais aux auteurs de contenus obscènes.

Après la Côte d’Ivoire, c’est autour du Togo de prendre des mesures drastiques pour arrêter la propagande de pratiques et propos obscènes dans la société.  ‘’Au Togo, la production, la diffusion ou la promotion de chansons et films à caractère obscène ou portant atteinte aux bonnes mœurs seront désormais sanctionnées’’. C’est ce qu’a indiqué ce mardi 6 juin, via un communiqué, le ministre togolais de la culture et du tourisme, Gbenyo Lamadokou.

L’annonce intervient dans un contexte de prolifération de productions audiovisuelles aux actes et paroles obscènes, compromettant les efforts déployés pour une éducation aux bonnes mœurs, à la citoyenneté et au patriotisme.

Les sanctions, définies en collaboration avec la Fédération Togolaise de Musique (FTM), vont du retrait de la carte du Bureau togolais du droit d’auteur (BUTODRA) et de l’attestation d’artiste ou de cinéaste, à la radiation pure et simple du registre national des artistes, en passant par la suspension des aides octroyées par le ministère. L’objectif, explique le ministre, est de ‘’mettre fin à ces pratiques qui n’honorent ni la musique, ni le cinéma togolais’’.

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Également dans le viseur, les promoteurs, managers, et diffuseurs de contenus. « La promotion de la culture et de la musique togolaise ne doit pas se faire au détriment de nos valeurs fondamentales », martèle une nouvelle fois Gbenyo Lamadokou.

Pour rappel, au Togo, le code pénal (article 394) punit « toute personne qui diffuse ou fait diffuser publiquement des incitations à des pratiques contraires aux bonnes mœurs par paroles, écrits ou tout autre moyen de communication ».

Avant le Togo, c’est ‘’ l’influenceuse’’ ivoirienne dite Lolo Beauté qui a été interpellée et déférée au parquet d’Abidjan le lundi 05 juin 2023. Elle avait exposé sa nudité dans une vidéo diffusée fin février dernier sur les réseaux sociaux,

L’information a été donnée par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) dans une note d’information.

 » Le 26 février 2023, les internautes de l’espace public, vieux, jeunes, mineurs, ont été choqués de voir exposée la nudité de LM. Cette influenceuse. Sans se soucier de l’infraction qu’elle commettait devant des centaines de milliers de témoins médusés, elle assumait son acte. Elle a été déférée ce lundi 05 juin 2023 au parquet pour répondre de ses actes  », a fait savoir la PLCC.

 » Exposer sa nudité, avoir une posture indécente ou encore tenir des propos outrageant et impudiques constituent un outrage à la pudeur fortement réprimandé par la législation. C’est ce à quoi s’expose LM l’auteur dudit délit  », a précisé, par ailleurs, la PLCC dans la note.

La facilité de circulation d’images impudiques est un élément qui permet de comprendre toute la difficulté des questions de pudeur sur le Net. Un autre élément est le risque de véritable buzz que des photos ou vidéos postées pourraient provoquer, entrainant dans leur sillage des atteintes énormes à la réputation de jeunes garçons, et surtout de jeunes filles.

Vignikpo Akpéné