Dakar (© 2018 Afriquinfos) –Ils sont au total une dizaine d’artistes à dire non à l’utilisation du franc CFA, la devise utilisée dans 14 pays d’Afrique occidentale et centrale.
A travers une œuvre baptisée “Sept minutes contre le franc CFA” et publiée à Dakar, ces porte-paroles des peuples tous venu de sept pays d’Afrique et de la diaspora ont fait savoir leur mécontentement face à l’utilisation de la monnaie soutenue par la France et qui fait soulever des débats.
D’après le Togolais Elom 20CE, rappeur et activiste, ‘’le franc CFA représente une monnaie pour les singes, c’est une métaphore pour dire que c’est une monnaie qui ne nous représente pas, nous sommes toujours perçus comme des singes, comme des animaux, ce n’est pas une monnaie qui représente nos économies. Aujourd’hui, il est très important de se reconquérir’‘, a-t-il en outre déclaré. Il ne déroge pas à la thèse tenue par nombre de détracteurs selon laquelle le franc CFA entrave la croissance économique de la région et profite à la France.
Aussi souligne-t-il que la monnaie est l’un des qui représente la souveraineté d’un peuple. Il est donc inadmissible de laisser l’Hexagone faire la monnaie africaine.
“Pour le moment, nous pouvons dire que le franc CFA est une monnaie qui nous garantit une certaine sécurité, surtout lorsqu’il s’agit de nous protéger contre les chocs économiques structurels et cela nous permet de rivaliser et de commercer internationalement, dans un monde de plus en plus mondialisé. Nous ne sommes pas prêts. (…) Nous ne sommes pas prêts d’un point de vue géostratégique, du point de vue politique et économique, du point de vue technique, en particulier lorsqu’il s’agit de gérer une monnaie. Nous ne sommes pas prêts à prendre le risque de se débarrasser de l’euro’‘. Affirme cependant Thomas Koumou un économiste.
“Sept minutes contre le franc CFA” interprété en en wolof, bambara, anglais et français, est une œuvre par laquelle les artistes et les producteurs espèrent supprimer le franc CFA.
Pour sa part, la France, dit laisser la liberté à ex-colonies d’en décider sur la question portant sur cette monnaie qu’elle a introduite en 1945 et que son trésor continue par appuyer.
Il faut rappeler que les chefs d’Etat de quatre pays à savoir Faure Gnassingbé du Togo, Nana Akufo-Addodu Ghana, Mahamadou Issoufou du Niger et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire lors d’une réunion sur le sujet en 2017, ont annoncé des mesures prévues pour mettre en place les conditions pour la création d’une monnaie commune pour la communauté Ouest Africaine.
