Le retour du Djidji Ayokwe au bercail bientôt consolidé par une loi ivoirienne

Afriquinfos Editeur
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Abidjan  (© 2023 Afriquinfos)- Après la restitution au Bénin par la France des 26 œuvres du trésor du royaume du Dahomey le 10 novembre 2021, c’est au tour de la Côte d’Ivoire de se préparer à recevoir Djidji Ayôkwé, le tambour parleur du peuple Ébrié, confisqué en 1916 par les colons. Ce sera la première œuvre d’art africaine à bénéficier de la loi-cadre accélérant la restitution des œuvres d’art pillées en Afrique pendant la colonisation.

Annoncé depuis 2021 par le président Emmanuel Macron, le retour en terre ivoirienne du Djidji Ayôkwé, tambour parleur appartenant au peuple Tchaman de la région d’Abidjan, ne saurait tarder. L’arrivée du Djidji Ayokwe au musée des Civilisations à Abidjan ne pourra cependant être actée qu’après le vote au Parlement français d’une loi permettant son retour officiel, à l’image de la restitution de pièces historiques au Bénin approuvée par les parlementaires en décembre 2020. En Novembre dernier, une cérémonie de libération de ce tambour confisqué depuis plus d’un siècle, avait eu lieu au Quai Branly.

Les autorités ivoiriennes souhaiteraient que ce retour ait une résonance continentale et même mondiale. A cet effet, des colloques scientifiques, des activités pédagogiques et artistiques, sont prévus.

C’est en effet une véritable pièce d’histoire qui fera son retour sur le sol ivoirien. Le Djidji Ayôkwé, surnommé ‘’tambour parleur’’, mesure quelques 3 mètres de long pour 430 kg.

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Véritable moyen de communication du peuple Atchan contre la colonisation française, il servait surtout à sonner l’alerte à l’arrivée des colons français. Le tambour qui émettait des sons variés, était utilisé pour transmettre des messages aux différents villages autour d’Abidjan, souligne la directrice générale de la culture de Côte d’Ivoire.
«C’était le Djidji Ayôkwé qui leur permettait de prévenir les uns et les autres lorsque le colon arrivait dans une zone donnée, puisque les populations n’étaient pas d’accord avec la méthode musclée de réquisitions des personnes pour le travail forcé», explique la directrice générale de la culture en Côte d’Ivoire, Mme Silvie Memel Kassi. Quand on le jouait, on l’entendait de très loin, à environ 20 kilomètre à la ronde, ajoute-t -elle. Précisant que le tambour était gardé à Adjamé dont le nom signifie «lieu de rencontre en ébrié». Le Dijidji Ayôkwé est le premier d’une liste de 148 œuvres dont la Côte d’Ivoire a officiellement demandé la restitution à la France.

S. B.