Le Nord et l’Est du Faso toujours visés par la folie meurtrière des djihadistes

Afriquinfos Editeur
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Des soldats burkinabè en patrouille dans les environs de Dori, le 3 février 2020.

Neuf supplétifs civils de l’armée et quatre soldats ont été tués jeudi dernier dans une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a annoncé vendredi l’armée burkinabè dans un communiqué.

« Un groupe armé terroriste » a attaqué « une unité du détachement militaire de Bourzanga qui coordonnait une action offensive avec un groupe de VDP », les Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée, dans la région du Centre-Nord, indique le communiqué de l’état-major des armées.

« On déplore malheureusement la mort de quatre militaires et neuf VDP, dix blessés ont également été enregistrés », ajoute-t-il, affirmant « qu’au moins 34 terroristes » ont été tués. Selon l’armée, « de l’armement, des moyens roulants et du matériel servant à la conception d’engins explosifs improvisés ont été récupérés au cours des opérations de ratissage ».

Des sources sécuritaires et un responsable local des VDP avaient auparavant annoncé à l’AFP cette attaque de Bourzanga, ajoutant que « les localités d’Alga et Boulounga situées dans la même commune » avaient également été attaquées simultanément.

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Une source sécuritaire avait donné un bilan de neuf VDP tués à Alga et de trois soldats morts à Bourzanga, le responsable des VDP parlant de la mort de six de ses hommes à Alga et de trois à Boulounga.

Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

Fin janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’avoir été incapable d’enrayer la violence jihadiste. Mais la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée et les attaques attribuées aux groupes jihadistes se sont même multipliées ces derniers mois, visant indifféremment civils et militaires.

Début juillet, 34 civils ont été tués lors de deux attaques distinctes dans le nord et le nord-ouest. Mi-juin, ce sont 86 civils qui avaient été massacrés par des jihadistes à Seytenga (nord), l’une des pires tueries de l’histoire du pays.

Cette attaque avait poussé les autorités à créer deux « zones d’intérêt militaire », où « toute présence humaine est interdite » et où l’armée mène des opérations contre les jihadistes, dans le nord et l’est, les régions les plus ciblées par les attaques. L’armée a reconnu mercredi la mort de civils lors de frappes aériennes contre des « groupes terroristes » dans l’est du Burkina, sans en préciser le nombre, des habitants de la région interrogés par l’AFP parlant d’une « trentaine » de tués.