Les priorités du deuxième mandat d’Adesina à la tête de la BAD

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2020 Afriquinfos)- Réélu le 27 août dernier pour un second mandat de 05 ans lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le président Akinwumi A. Adesina, a prêté serment ce 1er septembre, via une cérémonie d’investiture virtuelle.  Pour le compte de son deuxième mandat, M. Adesina promet d’accélérer davantage le développement de l’Afrique à travers une BAD résiliente. Il a également promis un ancrage sur les High 5 (priorités) de la banque. 

 

Le Groupe de la BAD planchera prioritairement sur la reconstruction des pays africains affectés par la pandémie de la Covid-19, promis le Nigérian Akinwumi Adesina pour inaugurer son deuxième quinquennat. 

«La pandémie de la COVID-19 a tout changé dans le monde. Elle a rongé la croissance de l’Afrique. La convalescence de l’Afrique sera donc longue et difficile. Aujourd’hui, nous devons l’aider à se reconstruire avec audace, mais aussi avec intelligence», projette le président de la BAD. 

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Pour Akinwumi Adesina, la pandémie de la Covid-19 offre de nouvelles opportunités et a remis au centre des discussions l’impérieuse nécessité de renforcer les capacités de production, le développement industriel et la promotion des chaînes de valeur industrielles indispensables au décollage de l’Afrique. En avril 2020, la BAD a mis en place un mécanisme de réponse rapide à la Covid-19 doté d’un montant maximal de 10 milliards de dollars, afin d’apporter un soutien flexible à ses opérations souveraines et non souveraines en Afrique. Par ailleurs, en mars 2020, la BAD a mobilisé un montant record de trois milliards de dollars lors de l’introduction de son emprunt obligataire social «Combattre la Covid-19» à la Bourse de Londres.

«Grâce au Forum d’investissements innovants et révolutionnaires en Afrique en 2018 et 2019, nous avons pu attirer 78,8 milliards de dollars d’investissements en Afrique», toutes choses qui montrent la place de la banque dans le développement pays du continent, a-t-il relevé. Au 1er septembre 2020, la BAD a étendu ses représentations dans 44 pays africains, y compris dans des États fragiles et «notre personnel risque sa vie pour réussir, gagner pour le développement de l’Afrique», précisé le dirigeant de banque de 60 ans. 

Par réaliser les ambitions de la BAD, M. Adesina a salué le soutien des actionnaires qui a permis l’augmentation générale du capital de l’institution, le faisant passer de 93 à 208 milliards de dollars. Ce qui représente une augmentation de 115 milliards de dollars, la plus élevée de l’histoire de la banque.  

  Le Nigérian Adesina a été renouvelé dans ses fonctions à l’issue d’un vote unanime des gouverneurs de l’institution. Elu pour la première fois à la présidence du Groupe de la BAD le 28 mai 2015, M. Adesina s’est distingué en menant un programme audacieux visant à réformer la banque et à accélérer le développement de l’Afrique. Économiste de développement de renommée internationale, lauréat du Prix mondial de l’alimentation et du Prix SunHak, il fut ministre de l’Agriculture dans son pays d’origine. 

 Le futur de l’Afrique repose en partie sur les High 5 de la BAD 

 Devenus les clés de l’accélération du développement de l’Afrique, les High5 ont pris racine sur le continent. Ils visent notamment «à éclairer et alimenter l’Afrique»; «nourrir, industrialiser; intégrer l’Afrique; et améliorer la qualité de vie des populations africaines». 

Dans son discours-bilan, le président de la BAD, a démontré que l’atteinte des High5 conduirait à la réalisation de 90% des ODD (Objectifs de développement) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. 

Au cours des cinq dernières années, a résumé le sieur Adesina, la banque a obtenu des «résultats impressionnants» sur ces High 5, à savoir 18 millions de personnes ayant accès à l’électricité, 141 millions de personnes ont eu accès à des technologies agricoles améliorées. En outre, 15 millions de personnes ont eu accès au financement d’investissements privés, et 101 millions de personnes ont eu accès à des transports améliorés depuis les infrastructures, tandis que 60 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable et à l’assainissement.   

Les High 5 de la banque ont en outre touché 335 millions de personnes. Ce qui signifie que «la BAD a eu un impact sur les personnes», s’est félicité A. Adesina au regard de ces données. «Nos opérations non souveraines pour le secteur privé ont augmenté de 40%, passant de 1,5 milliard de dollars en 2015 à 2,1 milliards de dollars en 2019, avec le plus haut niveau de 2,5 milliards de dollars atteint en 2016», a-t-il poursuivi.  

 Akpene Vignikpo