Diplomatie/Nana Akufo-Addo s’oppose farouchement à l’extradition de pros-Gbagbo

Afriquinfos
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ACCRA (© Afriquinfos 2018) – Un refus du Président ghanéen d’extrader des Pro-gbagbo mettrait-il en péril les relations entre Abidjan et Accra?

 

Selon un document publié par l’Institut français des recherches internationales (IFRI),  le président du Ghana, Nana Akufo-Addo s’est catégoriquement opposé à la demande du président ivoirien Alassane Ouattara d’extrader des pro-Gbagbo à Abidjan.

Les proches de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo font toujours l’objet de poursuite.. Adversaires du pouvoir actuel, ces derniers sont toujours passibles de poursuites judiciaires.

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Ce 28 janvier 2018, M. Alassane Ouattara a fait parvenir une liste au Président ghanéen Nana Akufo-Addo en vue d’extrader vers Abidjan des pro-Gbagbo, indique une source. «La liste transmise aux autorités ghanéennes par Adama Toungara comprenait notamment les noms des anciens ministres des Mines et de l’Énergie, Emmanuel Monnet Léon, de l’Intérieur, Émile Guiriéoulou, du Budget Justin Katinan Koné, ex-président des jeunes du parti de Gbagbo, Damana Pickass, un ex-conseiller de Laurent Gbagbo, Koré Moïse, ainsi que l’ex-directeur général des douanes, Alphonse Mangly», lit-on dans le document.

Le chef de l’Etat ghanéen se serait opposé à la demande de son homologue ivoirien, estimant «qu’aucune des personnalités mentionnées ne se trouvait sur le sol ghanéen». Il est donc clair que le Ghana ne fera pas la volonté de M. Ouattara. Une attitude qui déplait et étonne la Côte d’Ivoire, puisque le président ghanéen est souvent présenté comme étant un proche de Ouattara, ce qui faisait penser à une facilité dans la gestion du dossier en question.

Nana Akufo-Addo qui n’avait pas manqué de froisser Emmanuel Macron sur la relation Afrique-Occident, semble prendre ses distances vis-à-vis du président Ouattara. Les deux hommes n’affichent pas la même vision sur le sujet. Alors qu’Alassane Ouattara semble se complaire à passer pour le préféré de la France, le président du Ghana joue plutôt la carte de l’auto-détermination. Face à cette difficulté, le gouvernement d’Abidjan a décidé de changer sa stratégie pour mettre le grappin sur les exilés pro-Gbagbo ou les tenir en laisse. Certains ministres sous l’ère de la Refondation ont récemment écopé de lourdes condamnations sans mandat de dépôt, tandis que d’autres ont été placés sous mandat d’arrêt international.

Même si tout peut très vite changer en politique, c’est pour le moment une fin de non-recevoir qu’oppose le Ghana à l’idée de la Côte d’Ivoire de voir ses fils débarquer à l’aéroport FHB menottes aux poignés.

 

Vignikpo Akpéné