Elections générales d’octobre 2020 en Tanzanie : Enjeux et forces en présence

Afriquinfos Editeur
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Dodoma (© 2020 Afriquinfos)- Pas de voix dissonantes au sein du Chama Cha Mapinduzi (CCM). Samedi dernier, c’est à l’unanimité que les membres du parti au pouvoir, ont désigné le président sortant John Magufuli, candidat à sa réélection pour les élections présidentielles prévues en octobre prochain. En face, l’opposition qui avait, l’an dernier, boycotté les élections locales, compte bien être de la partie, même si elle dénonce des violences et intimidations dont sont victimes ses leaders.

Ces dernières années, la côte de popularité du Président tanzanien Magufuli n’est pas au plus haut. Ayant centré sa campagne en 2015 sur la lutte contre la corruption, son Administration et lui, n’y sont pas allés de main morte pour mener la traque aux corrompus et aux corrupteurs. Cela a valu au président Magafuli d’être fortement critiqué pour violations des droits de l’Homme.

John Magufuli sera le candidat du Chama Cha Mapinduzi pour la présidentielle d’octobre 2020. 100% des membres du CCM ont porté leur choix sur le président sortant. Elu en 2015 avec 58,46%, il sait que le scrutin à venir ne sera pas une partie de plaisir, et invite ses partisans à commencer à travailler pour garantir la victoire à leur formation politique. «Je suis élu par tous les membres de cette assemblée, mais nous ne devons pas nous attendre à gagner les
élections générales à 100%. Je vous remercie tous pour votre soutien, mais travaillons dur et vendons (bien aux Tanzaniens) notre programme politique», a remobilisé Magufuli après son investiture.

Depuis plusieurs mois également, l’opposition tanzanienne réclame sans grand succès la mise en place d’une Commission électorale indépendante et une réforme du Code électoral. Pour l’heure, elle assure qu’elle ne boycottera pas le prochain scrutin comme c’était le cas lors des élections locales de 2019.

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Quelques semaines plus tôt, le leader du principal d’opposition, le Chadema, Freeman Mbowe, avait été victime d’une attaque. Agressé selon son état-major par un groupe de trois hommes armés, il s’en sortira avec une jambe cassée et sera évacué à Dar-es-Salam pour des soins. Les militants du Chadema soutiennent que cette attaque avait des motivations politiques. Au niveau du parti au pouvoir, on assure que non. C’est dans ce contexte exacerbé par la crise sanitaire liée à la Covid-19 que se dérouleront la prochaine présidentielle couplée aux législatives et aux municipales.

Boniface T.