L’UA et N’Djamena divergentes autour de la durée de la Transition tchadienne

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2022 Afriquinfos)- Le Tchad a prolongé ce samedi 1er octobre 2022 de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’Etat le chef de la junte militaire le colonel Mahamat Idriss Déby Itno, qui sera autorisé à briguer la présidence. Cette décision intervient alors que quelques jours plus tôt, l’Union Africaine (UA) appelait les autorités de la transition tchadiennes, à respecter la période de 18 mois pour l’achèvement de la transition.

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) a réitéré jeudi 29 septembre 2022, son appel aux autorités de transition tchadiennes, à respecter la période de 18 mois pour l’achèvement de la transition et a rappelé sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition (CMT) ne pourra être candidat aux prochaines élections.

L’appel de l’Union Africaine a été exprimé dans le communiqué final sanctionnant la 1106ème réunion du Conseil. Le CPS a, en outre souligné «qu’aucun membre du Conseil militaire de transition (CMT) ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition» qui prend fin le 20 octobre prochain. Mercredi dernier, le Comité ad hoc mis en place par la présidence du dialogue national inclusif au Tchad a présenté ses propositions parmi lesquelles la validation des candidatures aux prochaines élections des membres de la junte qui dirigent le Tchad depuis avril 2021.

Le comité ad hoc a également proposé une deuxième phase de transition d’une durée de 24 mois maximum et le maintien en fonction du président de la transition pour la deuxième phase de transition.

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A 37 ans, le colonel Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l’armée président de la République au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre les rebelles le 21 avril 2021. A la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) de quinze généraux, il avait abrogé la Constitution, dissout le Parlement et limogé le gouvernement. Mais il avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections «libres et démocratiques» après une «transition» de dix-huit mois renouvelable une fois, censée se terminer le 20 octobre. Il s’était également engagé auprès des Tchadiens et de la communauté internationale à ne pas se présenter à la future élection présidentielle.

«L’adoption de la résolution concernant l’éligibilité du président du Conseil militaire de transition et la prolongation de la transition pour vingt-quatre mois aura pour conséquences sur le plan national la résistance de partis politiques, de la société civile et de l’Union africaine. L’Union européenne et les Etats-Unis n’accepteront pas que la transition soit prolongée après le 20 octobre ni l’éligibilité du PCMT. Ces partenaires prendront des sanctions contre le Tchad et le CMT sera dos au mur», prévient Evariste Ngarlem, politologue tchadien.