La Tanzanie et le Kenya ravivent l’intégration en instaurant un poste unique de contrôle frontalier

Afriquinfos Editeur
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Namanga (© 2020 Afriquinfos)- Il n’existe plus qu’un point de passage unique à la frontière terrestre entre le Kenya et la Tanzanie grâce au projet appelé «One Stop Border Post» qui a donné un coup de fouet aux activités commerciales et touristiques entre les deux pays. Ce PCJ (Poste de contrôle juxtaposé) a été installé à Namanga, une ville de 16.000 habitants, située dans le district de Longido en Tanzanie et le Comté de Kajiado au Kenya.

«Au début, le dédouanement, ici, était un défi car il y avait deux frontières. On le faisait à l’immigration de la Tanzanie, puis l’exercice était répété du côté du Kenya. Cela prenait entre une heure et demie et deux heures», se souvient Naftali Elude Mzota, un chauffeur de voitures de navette pour le compte de la société tanzanienne « Impala Shuttle ». «Aujourd’hui, la donne a changé. Lorsque les passagers arrivent d’un côté comme de l’autre pour traverser la frontière, un seul poste gère les papiers, et les voyageurs poursuivent leur trajet», confie N. Mzota qui assure un transport régulier entre la Tanzanie et le Kenya plus de 23 ans.

«Grâce à la nouvelle frontière, le trafic routier a augmenté, approuve Edward Wilson Lyimo, propriétaire d’un hôtel depuis plus de 20 ans à Namanga, du côté tanzanien de la frontière. Les entreprises sont devenues rentables. Ce poste frontalier nous a été très bénéfique. Nous pouvons maintenant faire du commerce dans les deux pays». L’ensemble du développement a stimulé l’économie régionale en facilitant la circulation des personnes et des marchandises à travers la frontière est-africaine, grâce à l’amélioration des routes et à la construction de ce PCJ.

«C’était un défi. Maintenant, il faut environ 30 minutes pour traverser la frontière. L’idée maintenant est de reproduire cette initiative sur d’autres frontières, comme celle avec l’Éthiopie, la République démocratique du Congo et la Zambie», projette Kenneth Bagamuhunda, Directeur général des douanes et du commerce de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Le projet «One Stop Border Post» continue également de galvaniser la coopération régionale, facilitant le dialogue transfrontalier et la signature de traités entre les pays membres de la CAE. Il soutient les travaux en cours du Comité pour la facilitation des mouvements transfrontaliers créé par la Commission de la CAE en 1998 pour travailler sur les questions de passeport en Afrique de l’Est, les laissez-passer temporaires pour les hommes d’affaires, les laissez-passer intermédiaires et d’autres questions énoncées dans l’Accord tripartite sur le transport routier.

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Projet soutenu par la BAD et l’AUDA-NEPAD

Pour la réalisation du «One Stop Border Post», la BAD (Banque africaine de développement) a accordé, en 2007, un financement total de 185 millions de dollars américains ainsi réparti : 108 millions au Kenya et 77 millions au Kenya. Dans le cadre de la coopération transfrontalière et de la réduction de la pauvreté, l’intervention de la BAD dans ce secteur avait pour principal objectif de soutenir l’intégration régionale, le commerce transfrontalier, le tourisme, le développement socio-économique de la zone et la réduction de la pauvreté.
La Banque a cofinancé le projet avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et l’appui technique des experts de l’AUDA-NEPAD, l’Agence de développement de l’Union africaine.

V. A.