Nairobi (© 2019 Afriquinfos) – Zulekha Hassan, une députée kenyane a été chassée du parlement sur demande du président de la chambre des représentants, et ce pour y avoir emmené son bébé. La décision du président a provoqué une vague de contestation dans l’hémicycle. Une affaire qui fait grand bruit dans le pays et rouvre le débat de la place des femmes en politique.
C’était en raison d’une » une urgence » que Madame Hassan avait donc dû emmener son bébé au travail. Les travaux parlementaires, qui sont diffusés en direct par le radiodiffuseur public kenyan KBC, ont été temporairement interrompus lorsqu’elle est entrée dans la salle en portant son enfant. Les images sont largement partagées et commentées sur les réseaux sociaux. Il y a ceux qui soutiennent la députée, d’autres qui dénoncent une volonté de faire le buzz. Certains médias parlent de «baby drama».
Zuleika Hassan s’explique : « S’il y avait eu une crèche dans le bâtiment, j’aurais pu y déposer mon bébé. J’ai préféré l’emmener avec moi plutôt que de ne pas venir travailler». L’incident est en tout cas l’occasion de rappeler cette réglementation adoptée en 2013 par le Parlement kényan : la mise en place de salles familiales pour encourager les femmes à s’engager en politique. Six ans plus tard, rien n’est fait.
Au Kenya aujourd’hui, seuls 16% des élus sont des femmes. Le pays fait figure de mauvais élève en la matière sur le continent. De nombreuses femmes s’emparent du scandale pour revendiquer le droit d’allaiter en public en cette semaine mondiale de l’allaitement.
Xavier-Gilles CARDOZZO