Ethiopie : les prisonniers politiques vont recouvrer leur liberté

Afriquinfos
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Addis Abéba (© Afriquinfos 2018)- Le gouvernement éthiopien a pris la décision de libérer tous les prisonniers politiques, ceci en marge de la réconciliation nationale qu’il prône. L’annonce a été faite ce mercredi à Addis-Abeba lors d’une conférence de presse.

Tout en annonçant que les charges dirigées contre ces prisonniers seront levées, Hailemariam Desalegn, le chef du gouvernement éthiopien a en outre indiqué que le centre de détention Maekelawi, soupçonné d‘être un camp de torture pour extorquer des aveux aux opposants politiques, sera fermé. Il laissera la place à un autre centre de détention “conforme aux normes internationales”.

Il faut reconnaître que l’annonce du gouvernement éthiopien revêt un caractère inédit qui dénote de la reconnaissance de l’emprisonnement d’opposants politiques. En effet, Addis-Abeba a longtemps été accusé par les organisations de défense des droits de l’homme d’avoir recours à des arrestations et détentions massives pour étouffer l’opposition. Des propos auxquels, le gouvernement a toujours apporté un démenti formel.

Cependant le gouvernement se dit “ouvert à la critique” et espère ainsi poser les prémices d’un dialogue politique avec l’opposition. Mais à en croire le journal éthiopien Addis Standard, la décision du gouvernement, survenue après des jours de consultations au sein de la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), est peut-être motivée par une autre raison.

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Elle coïnciderait avec une campagne ouverte sur les réseaux sociaux par des activistes fin décembre. Ces derniers aurait du reste dévoilé des détails sur le sort des prisonniers politiques.

Les autorités éthiopiennes ont décrété un état d’urgence depuis 2016 après une année de protestation appelant à des réformes politiques et économiques. De nombreuses manifestations ont éclaté dans le pays faisant des centaines de morts et blessés. Ces derniers mois, de nouvelles violences ont éclaté dans le pays, au cours de laquelle la police a de nouveau été accusée d’user d’une force disproportionnelle.

I.N