Enième plaidoyer anti-M23 de Washington auprès de Kigali!

Afriquinfos Editeur
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Washington (© 2022 Afriquinfos)- Après moult interpellations sans succès, les Etats-Unis ont de nouveau invité le Rwanda ce lundi, à mettre fin à son appui militaire aux terroristes du Mouvement du 23 mars (M23), qui s’attaquent aux civils et aux Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) dans l’Est.

Ce lundi 5 décembre 2022, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a lors d’un entretien téléphonique exhorté le Président rwandais Paul Kagame, à cesser de soutenir les groupes armés en République démocratique du Congo (RDC) voisine, y compris les rebelles qui sont accusés de multiples violations des droits, a déclaré le Département d’Etat américain dans une note officielle.

Selon Ned Price, porte-parole du département d’État américain, Antony Blinken a « dit clairement que tout soutien externe à des groupes armés non-étatiques en RDC doit cesser, y compris le soutien du Rwanda au M23« . « Le Secrétaire d’Etat Blinken a également fait part de sa profonde inquiétude quant à l’impact des combats sur les civils congolais qui sont victimes de meurtres, qui sont blessés et contraints de quitter leur foyer« , a ajouté Ned Price.

Blinken a également condamné les discours de haine et les incitations publiques contre les communautés rwandophones – c’est-à-dire les personnes parlant le kinyarwanda, dont la plupart de l’ethnie tutsie – « rappelant les conséquences horribles et avérées de cette rhétorique dans le passé« , mentionne le communiqué du département, faisant vraisemblablement référence au génocide de 1994.

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Le secrétaire d’Etat exhorte d’ailleurs les deux pays à respecter l’accord négocié le mois dernier par l’entremise de l’Angola. Un sommet organisé le 23 novembre en Angola a ordonné un cessez-le-feu suivi du retrait des rebelles des positions conquises ces derniers mois, mais aucun retrait n’a été observé à ce jour.

La République démocratique du Congo accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23), dont certains craignent qu’il ne parvienne à prendre Goma, la capitale du Nord-Kivu, au Congo. Bien que le Rwanda nie ces allégations, les tensions politiques et diplomatiques entre les deux pays persistent.

Le groupe M23 a été impliqué dans un certain nombre de violations des droits, notamment l’exécution sommaire de civils, l’utilisation du viol comme arme de guerre et le recrutement d’enfants soldats.

Après cinq jours de trêve, des combats à l’arme lourde ont repris la semaine dernière dans l’est de la République démocratique du Congo entre le M23 et l’armée congolaise, qui a accusé ces rebelles d’avoir massacré au moins 50 civils. Le M23 a rejeté ces accusations et demandé une « enquête indépendante« .

Escalade verbale entre Kagame et Tshisekedi

Voici plusieurs mois que Félix Tshisekedi et Paul Kagame font assaut d’invectives à mesure que la situation dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23 combattent l’armée congolaise, se dégrade. Cette escalade verbale vient de franchir un nouveau seuil.

Paul Kagame avait accusé Félix Tshisekedi de profiter de la crise provoquée par la rébellion du M23 pour repousser l’élection présidentielle. Le dirigeant congolais l’accuse, en retour, d’être un «faiseur de guerre».

Le 3 décembre, devant un parterre de 250 jeunes venus des vingt-six provinces du pays, le président congolais a encore haussé le ton. «Le régime rwandais, avec Paul Kagame à sa tête, est l’ennemi de la RDC», a-t-il lancé, appelant ses compatriotes à ne pas considérer les Rwandais «comme des ennemis mais comme des frères qui ont besoin de notre solidarité pour nous débarrasser, et débarrasser l’Afrique, de ce genre de dirigeants rétrogrades».

Vignikpo Akpéné