Kenya: Les créateurs de contenus vent debout contre une imposition de leurs revenus

Afriquinfos Editeur
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Nairobi (© 2023 Afriquinfos)- Le projet de loi de finances 2023 doit être examiné ce jeudi au Parlement Kenyan. L’une de ses dispositions visant à imposer les revenus des créateurs de contenus suscite la controverse. Ces derniers militent pour que le texte soit retiré et ont lancé la campagne #RejectfFnanceBill2023.

Les youtubers, instagrameurs, bloggeurs et autres influenceurs kenyans broient du noir. Une proposition de loi qui doit passer par l’Assemblée nationale dans les prochaines 24 heures veut toucher à leur bourse. Une retenue à la source de 15% sur les revenus tirés de la monétisation de leurs contenus numériques. Concrètement, si la loi vient à être adoptée, lorsqu’un propriétaire de marque paie un créateur de contenu pour promouvoir un produit, le texte propose qu’une taxe soit appliquée à l’opération. Le texte suggère également de taxer les abonnements au contenu payant des créateurs et les revenus générés sur le contenu gratuit! Si les amendements sont approuvés par le Président William Ruto, ces nouvelles taxes entreront en vigueur le 1er septembre 2023.

Les influenceurs et autres créateurs de contenus s’y opposent et ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux contre la taxation de leur activité, campagne nommée #RejectFinanceBill2023. Ils dénoncent notamment le fait que la taxe proposée est trop élevée pour une économie numérique en pleine croissance, étant donné qu’ils ne reçoivent qu’un soutien minimal de la part du Gouvernement pour la création de contenus.

« Ce que nous gagnons sur YouTube ou d’autres plateformes de médias sociaux ne peut pas subvenir à nos besoins. Alors, quand le Gouvernement vient nous dire qu’il veut taxer 15% de ces revenus, cela signifie qu’il nous laisse sur le carreau », défend Ramsey Kigwa, animateur de production.

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Des économistes se sont aussi mêlés aux débats sur la taxation ou non des contenus numériques au Kenya et notamment ses répercussions sur un secteur en pleine croissance. « L’ironie de cette taxe sur les services numériques, c’est qu’elle s’élève à 15% et qu’il ne s’agit que d’une retenue à la source. La retenue à la source n’est pas définitive et les créateurs de contenu numérique devront donc tenir leur comptabilité à la fin de l’année pour montrer combien ils ont gagné. En d’autres termes, après avoir payé 15%, vous devrez encore payer ce que nous appelons un impôt final », décrie Eric Odera, économiste.

Boniface T.