Des violences font une trentaine de morts à Port-Soudan

Afriquinfos Editeur
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Localisation de Port-Soudan (AFP).

Port-Soudan, la deuxième ville du Soudan, a connu jeudi sa première journée de calme avec la présence massive des forces de sécurité, après quatre nuits de violences tribales ayant fait plus de trente morts, selon les autorités.

Le ministère soudanais de l’Intérieur a assuré jeudi soir dans un communiqué que « la situation était calme dans la ville grâce au déploiement massif de la troupe mais a déploré le décès d’une personne blessée mercredi, portant le nombre des morts à 33 ». Dans la matinée, la même source avait fait état de « 32 morts et 98 blessés, dont des membres des forces régulières ». Elle avait précisé que le gouvernement central avait dépêché des troupes « pour stabiliser et sécuriser » la ville.

Pour sa part, le comité des médecins de Port-Soudan donnait un bilan de 30 morts et de 116 blessés depuis dimanche. « Aujourd’hui, la ville est calme jusqu’à présent. Arrivés mercredi de Khartoum, les renforts de l’armée et de la police se sont déployés, ont établi des points de contrôle, fouillé des voitures et arrêté plusieurs personnes », a raconté à l’AFP un habitant, Hassan Hamed, joint au téléphone.

Ces troupes ont été rejointes jeudi par les paramilitaires des Forces de soutien rapides (RSF) qui se sont déployés à Port-Soudan, selon la même source.

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Les accrochages entre deux tribus, qui ont commencé dimanche, s’étaient poursuivis mercredi malgré l’arrivée des premiers renforts, selon M. Hamed. Les autorités locales avaient décidé d’étendre le couvre-feu nocturne instauré dimanche à toute cette ville de quelque 500.000 habitants. C’est par ce port situé dans le nord-est que transite la plus grande partie du commerce extérieur du Soudan. D’après des témoins, des membres de la tribu nubienne, qui revenaient de la région du Kordofan-Sud où ils avaient participé à une manifestation contre le nouveau gouverneur, ont pénétré dimanche dans le quartier de Dar el-Naïm, un fief de la tribu des Beni Amer. Des combats armés ont alors éclaté entre les deux camps, selon des témoins. Une hostilité règne depuis un an entre ces deux tribus.