Les syndicats sud-africains mettent en garde contre la suppression des "dénonciateurs"

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L'un des sujets d'inquiétudes du COSATU est que ces lanceurs d' alertes pourraient être contraints au silence par le projet controversé de loi sur l'information, s'il est adopté sous sa forme actuelle, a déclaré cette association professionnelle dans un communiqué à l'occasion de la Journée internationale du travail.

Le COSATU réclame l'amendement de cette loi sur l'information afin d'accorder une meilleure protection aux "dénonciateurs" qui veulent dévoiler la corruption, a déclaré le porte-parole du COSATU Patrick Craven dans ce communiqué.

"La loi doit être amendée pour que la divulgation d' informations sur des actes de corruption, des crimes et délits, des abus de fonds publics ou des preuves d'incompétence, dans l'intérêt du public, ne puisse en aucun cas être pénalement répréhensible", a déclaré M. Craven.

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D'après la forme actuelle de la loi en question, toute personne divulguant des informations classifiées sera passible d'une peine de prison de cinq à 25 ans, selon le degré de classification et selon qu'il s'agit ou non d'un acte d'espionnage.

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, a assuré de manière répétée que cette loi sur l'information n'avait pas pour objectif de couvrir des malversations du gouvernement ou de faire taire des médias mais plutôt d'encourager la libre circulation des informations dans le respect de la Constitution. Toutefois, les organisations de médias et groupes de la société civile ont promis de contester cette loi en appel devant la Cour constitutionnelle si elle est adoptée dans sa forme actuelle.

Il demande l'inclusion d'une clause qui protègerait la publication d'informations classifiées si un tribunal juge que cela est dans l'intérêt supérieur de la société. L'ANC a cependant rejeté cette demande.

L'Assemblée nationale a voté en faveur de ce projet de loi avec une majorité écrasante en novembre dernier, malgré une opposition montante à cette mesure.

La loi doit encore être approuvé par le Conseil national des provinces dans le courant de cette année avant de pouvoir être promulguée par le président Jacob Zuma.