100 jours de l’Art Contemporain d’Afrique du Sud

Afriquinfos Editeur
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dOCUMENTA 13, une des expositions d’art contemporain les plus réputées au monde, est de retour cinq ans plus tard dans la ville de Kassel. Pendant 100 jours, la petite ville allemande expose une grande variété d’artistes, dont la majorité sont des habitués de l’événement. La réouverture de l’exposition était incertaine, à cause des critiques qu’avait soulevées le commissaire Roger M. Buergella lors de l’édition de 2007. Consciente des problèmes passés, l’actuelle directrice artistique, Carolyn Christov-bakargiev, a introduit l’utilisation de nouvelles technologies. Ainsi, une semaine après l’inauguration, la présentation de Documenta 13 est visible sur le net, permettant un tout nouvel accès à l’art et aux artistes.

Ceci permet à ceux ne pouvant se déplacer jusqu’à Kassel de visiter l’exposition et d’en admirer les œuvres, d’assister aux interviews et conférences, de commenter et discuter avec les artistes, penseurs et professionnels du milieu. La distance s’efface et disparait grâce au Web : les barrières sont franchies, les frontières sont dépassées et effacées. Kaboul (Afghanistan), Banff (Canada), Alexandrie et le Caire (Egypte) ont été les villes choisies pour représenter le continent africain, avec l’intention de permettre la continuation de Documenta tout au long du XXIème siècle.

Ainsi, pendant 100 jours (du 9 juin au 16 septembre 2012), 100 artistes reconnus mondialement offrent au public de grandes œuvres contemporaines, dont certains auteurs sont d’éminents artistes africains : William Kentridge, Zanele Muholi et Kudzanai Chiurai. Cet événement pose donc la question de la visibilité de l’Afrique sur le marché de l’art international. Le fait que ces artistes soient des figures (re)connues par le public international et sud-africain, met en évidence la méconnaissance et le manque d’intérêt du public pour l’art africain contemporain, les inégalités entre le continent et les autres pays internationaux en matière de reconnaissance artistique, et le peu de place accordée aux artistes africains au niveau mondial.

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En allant jeter un coup d’oeil aux expositions de dOCUMENTA 13 et Art Basel, le spectateur verra à quel point l’Afrique a été relayé au second rang, sauf cas exceptionnel d’artistes sud-africains. Quelle injustice pour un continent qui regorge de tant de créativité sans pouvoir être capable d’en faire un facteur de progrès économique ! L’Afrique est sans conteste une valeur montante, mais elle n’a pas encore atteint un niveau de sécurité suffisant pour les investisseurs. Les grandes possibilités qu’offre Documenta, permet de prédire un bel avenir pour Muholi et Chiurai, à l’image de Kentridge dont la carrière internationale fut propulsée grâce à son passage dans l’exposition de Kassel.

Avec dOCUMENTA 13, il n’y a pas de doute que le public saura ouvrir davantage ses esprits à l’art africain. Les responsables de l’événement restent attentifs aux idées originales des femmes et des hommes africains, particulièrement dans un moment de crise mondial où la solidarité et la compréhension entre les hommes et les peuples est plus nécessaire que jamais.

Retrouvez toutes les informations et les expositions sur : http://d13.documenta.de/