Coronavirus : la nouvelle souche frappe aussi l’Afrique du Sud

Afriquinfos Editeur
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Pretoria (© 2020 Afriquinfos)- Déjà qualifié comme le pays africain le plus touché par la Covid-19, l’Afrique du Sud, fait désormais face à une violente deuxième vague qui est due à une nouvelle variante du virus qui semble se propager plus rapidement, avec des charges virales plus élevées.

Cette variante 501.V2 du virus touche également des patients plus jeunes. Elle a été identifiée par des chercheurs sud-africains et signalée à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a annoncé vendredi dernier le ministre sud-africain de la Santé, Zwelini Mkhize, dans un communiqué.

Cette nouvelle variante du coronavirus en Afrique du Sud intervient alors même que s’annonce le début de l’été et les grandes vacances. Une période à laquelle on observe sur les autoroutes sud-africaines des milliers de voitures qui filent vers les plages du sud-est. Mais face à la situation, le pays a opté pour une fermeture ponctuelle, la limitation des rassemblements et un couvre-feu élargi dans ces zones touristiques où le virus se propage déjà avec une rapidité inquiétante.

Il y a peu, les scientifiques sud-africains ne comprenaient pas pourquoi la deuxième vague de la Covid-19 se propageait aussi rapidement, surtout auprès des patients plus jeunes. «Ils ont remarqué qu’une variante particulière domine les résultats de ces deux derniers mois», après que l’Afrique du Sud ait dépassé la barre des 10.000 nouveaux cas le 16 décembre dernier, pour la première fois depuis août, a expliqué M. Mkhize.

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Par ailleurs, des médecins sud-africains ont noté une évolution du paysage épidémiologique, notamment avec davantage de patients plus jeunes, sans comorbidités, qui développent des formes graves de la maladie. Tous les éléments «indiquent fortement que la deuxième vague que nous traversons est portée par cette nouvelle variante», a ajouté le ministre.

L’équipe de chercheurs sud-africains menés par le professeur Tulio de Oliveira (centre KRISP, université du Kwazulu-Natal), a alerté le Royaume-Uni de l’identification de la variante sud-africaine, ce qui a permis aux chercheurs britanniques «d’étudier leurs propres échantillons et de trouver une variante similaire», potentiellement impliquée dans la transmission galopante observée dans certaines zones du pays.

De précédentes mutations du Sars-CoV2 ont déjà été observées et signalées dans le monde. En règle générale, ces changements, appelés mutations, ont peu d’impact et certaines lignées peuvent devenir plus courantes par hasard. D’après les autorités sud-africaines, la nouvelle variante s’est propagée de la baie de Nelson-Mandela à travers le Cap-Oriental, jusqu’à la Garden Route et au KwaZulu-Natal.

Les vaccins déjà développés restent-ils aussi efficaces pour lutter contre la 501.V2 ?

Le ministre Mkhize pense que les vaccins déjà développés devraient toujours être efficaces contre la nouvelle souche, mais ce n’est pas encore totalement garanti.

Les chercheurs suivront désormais de près les participants sud-africains aux essais de vaccins pour voir si les personnes exposées à la nouvelle variante tombent encore malades. Contrairement au Royaume-Uni et en Australie où leurs nouvelles variantes sont rares, la variante 501.V2 de l’Afrique du Sud est répandue, et les experts disent qu’elle est à l’origine de la deuxième vague de la Covid-19 dans ce dernier pays.

Relativement épargnée jusqu’ici par la pandémie, l’Afrique s’arme contre une deuxième vague de la Covid-19 qui force les pays les plus touchés à revenir vers des mesures sanitaires strictes. L’Afrique du Sud, officiellement de loin le pays le plus touché du continent, compte plus de 900.000 cas positifs, dont plus de 8.700 détectés en 24 heures. Au pire de la première vague en juillet dernier, le nombre de cas avait culminé à 12.000 par jour.

D’après le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, globalement sur le continent africain, les nouveaux cas augmentent en Afrique de l’Est, du Nord et en Afrique australe, mais ils ont plutôt tendance à baisser en Afrique de l’Ouest et du centre. «Au moins 25 pays africains ont enregistré une augmentation de plus de 20% des cas» le mois dernier, avec désormais 11.000 nouveaux cas par jour, a alerté jeudi dernier Dr Nsenga Ngoy de l’OMS, depuis Brazzaville. «De toute évidence, il reste encore beaucoup de travail à faire», a déclaré Dr John Nkengasong, directeur du CDC Africa.

Innocente Nice